3 métiers peu (ou mal) connus dans les cimetières parisiens

Actualité

Mise à jour le 30/10/2025

allée du cimetière
À l’occasion de la Toussaint (1er novembre) et de la fête des Morts (2 novembre), coup de projecteur sur 3 agents municipaux qui travaillent dans des cimetières parisiens. Leurs missions ? Veiller au respect des défunts et à l’accueil des familles endeuillées.

Sébastien, fossoyeur au cimetière du Père-Lachaise

« En tant que fossoyeur, je fais des reprises de concessions funéraires : il s’agit d’enlever les restes d’un corps sous un monument ou dans un caveau quand la concession est arrivée à échéance, ou lorsqu’elle est en état d’abandon. Parfois, on fait des reprises de monuments datant de cent-cinquante ans ou deux cents ans : on n’y récupère souvent que des petits fragments d’os. En présence d’un garde assermenté qui notifie tout, on range ensuite les restes très soigneusement dans des boîtes qui sont répertoriées et apportées à l’ossuaire, au sein même du cimetière.
C’est un travail très physique et il faut aimer être en plein air. On porte de gros blocs et des pierres imposantes, on fait de la casse. Il faut être costaud et on a d’ailleurs une salle de musculation dans laquelle on s’entraîne avec les collègues.

Mon métier me plaît, il m’a appris à savourer la vie et à relativiser les soucis du quotidien.

Sébastien
fossoyeur au cimetière du Père-Lachaise (20e)
J’ai beau travailler en plein Paris, j’ai la sensation d’être à la campagne, et le lieu est agréable. Côtoyer des morts toute la journée, cela ne m’impressionne plus. Quand j’entends des gens dire "Je vais avoir 50 ans, je suis dégouté", je leur réponds : "Tu es en vie, tu respires, c’est une chance de vieillir !" »

Stéphane, assistant administratif funéraire au cimetière du Père-Lachaise

« Cela fait deux ans que je fais ce métier. C’est un poste que j’ai demandé et j’ai eu la chance d’être recruté. Je m’occupe des enregistrements des inhumations, de la dispersion des cendres, des achats de terrain ou de cases de columbarium, ainsi que des exhumations. C’est vraiment la partie administrative du travail.
Ce qui me plaît beaucoup, c’est l’accueil du public. D’un côté, il y a les familles endeuillées avec lesquelles il faut faire preuve de beaucoup d’empathie, savoir choisir les mots, avoir un bon sens de la réactivité et gérer le stress. Et il y a aussi des gens venant découvrir le cimetière et les tombes de célébrités.

C’est vrai que c’est un métier particulier, on côtoie la mort, mais c’est aussi une façon d’apprivoiser la fin de la vie et de s’y préparer.

Stéphane
assistant administratif funéraire au cimetière du Père-Lachaise (20e)
Je me sens bien dans ce lieu de patrimoine. J’admire beaucoup la tombe de Géricault : on y voit le dessin du Radeau de la Méduse sur ses bas-reliefs. Et puis, des sépultures de célébrités me tiennent à cœur, comme celle de Michel Delpech ou d’Alain Bashung, dont je chante les chansons… car je suis amateur de karaoké ! »

Kodjo, gardien conservateur au cimetière de Charonne

« Mon travail consiste à organiser la vie du cimetière, j’en assure aussi la surveillance et j’y contrôle le respect du règlement. Ce qui implique ma présence pour toutes les étapes d’une inhumation. Cela commence par l’accueil des familles pour l’achat d’une concession ou pour attester la qualité d’un ayant droit sur une tombe. Je vérifie les tâches effectuées : par exemple, que les marbriers ont bien suivi le bon de travaux déposé. Et je suis là le jour de l’inhumation, pour m’assurer de son bon déroulement et consigner son exécution. J’ai donc une relation particulière et privilégiée avec les familles.

Il faut avoir une grande capacité d’accueil, savoir écouter et parler dans un moment très difficile, où tous les mots sont pesés.

Kodjo
gardien conservateur au cimetière de Charonne (20e)
Tout impair lors d’une inhumation restera dans la mémoire de la famille. Il faut vraiment faire du mieux possible, savoir dire que certaines choses ne sont pas faisables par rapport au règlement et aider les familles qui ont un grand besoin de clarification ou d’être guidées dans ce cheminement funéraire.
Même si je suis seul en poste ici, il y a une vie sociale : c’est un lieu où les gens passent et j’ai la chance d’avoir un logement sur place avec ma femme et mes trois enfants. D’ailleurs, la dernière est née au cimetière ! Comme elle arrivait très vite, j’ai dû m’atteler à la tâche avec l’aide d’une voisine. Si je me posais la question de changer de métier, je pourrais peut-être devenir un "sage-homme" ! »
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