3 métiers peu (ou mal) connus dans les cimetières parisiens
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Mise à jour le 30/10/2025
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À l’occasion de la Toussaint (1er novembre) et de la fête des Morts (2 novembre), coup de projecteur sur 3 agents municipaux qui travaillent dans des cimetières parisiens. Leurs missions ? Veiller au respect des défunts et à l’accueil des familles endeuillées.
Sébastien, fossoyeur au cimetière du Père-Lachaise
Sébastien est fossoyeur depuis vingt-quatre ans. Il a travaillé dans différents cimetières, dont quinze ans dans celui de Pantin. Il est au Père-Lachaise (20e) depuis 2020.
Crédit photo :
Guillaume Bontemps / Ville de Paris
C’est dans ce bâtiment, appelé l’ossuaire, que Sébastien apporte les boîtes avec les restes des défunts, qui y sont rangées et répertoriées.
Crédit photo :
Guillaume Bontemps / Ville de Paris
L’ossuaire se trouve au bout d’une allée ombragée, où s’élève un cèdre du Liban planté en 1870.
Crédit photo :
Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Ici, devant la tombe de l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart, à qui la conception du cimetière du Père-Lachaise (20e) fut confiée en 1803.
Crédit photo :
Guillaume Bontemps / Ville de Paris
« En tant que fossoyeur, je
fais des reprises de concessions funéraires : il s’agit d’enlever les restes d’un corps
sous un monument ou dans un caveau quand la concession est arrivée à échéance,
ou lorsqu’elle est en état d’abandon. Parfois, on fait des reprises de monuments
datant de cent-cinquante ans ou deux cents ans : on n’y récupère souvent que
des petits fragments d’os. En présence d’un garde assermenté qui notifie tout,
on range ensuite les restes très soigneusement dans des boîtes qui sont
répertoriées et apportées à l’ossuaire, au sein même du cimetière.
C’est un travail très physique et il
faut aimer être en plein air. On porte de gros blocs et des pierres imposantes, on fait de la
casse. Il faut être costaud et on a d’ailleurs une
salle de musculation dans laquelle on s’entraîne avec les collègues.
Mon métier me plaît, il m’a appris à savourer la vie et à relativiser les soucis du quotidien.
fossoyeur au cimetière du Père-Lachaise (20e)
J’ai beau travailler en plein Paris, j’ai la sensation d’être à la campagne, et le lieu est agréable. Côtoyer des morts toute
la journée, cela ne m’impressionne plus. Quand j’entends des gens
dire "Je vais avoir 50 ans, je suis dégouté", je leur
réponds : "Tu es en vie, tu respires, c’est une chance de
vieillir !" »
Stéphane, assistant administratif funéraire au cimetière du Père-Lachaise
Stéphane a rejoint le cimetière du Père-Lachaise (20e) après avoir travaillé dans des crèches, puis à l’état civil de mairie, au service des décès.
Crédit photo :
Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Il aime travailler dans ce lieu paisible, entre nature et patrimoine.
Crédit photo :
Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Il est aussi en lien avec les visiteurs du cimetière et il fait parfois des recherches poussées pour retrouver des défunts.
Crédit photo :
Guillaume Bontemps / Ville de Paris
« Cela fait deux ans que je
fais ce métier. C’est un poste que j’ai demandé et j’ai eu la chance d’être
recruté. Je m’occupe des enregistrements des inhumations, de la dispersion des
cendres, des achats de terrain ou de cases de columbarium, ainsi que des
exhumations. C’est vraiment la partie administrative du travail.
Ce qui me plaît beaucoup, c’est
l’accueil du public. D’un côté, il y a les familles endeuillées avec lesquelles
il faut faire preuve de beaucoup d’empathie, savoir choisir les mots, avoir un
bon sens de la réactivité et gérer le stress. Et il y a aussi des gens venant découvrir le cimetière et les tombes de célébrités.
C’est vrai que c’est un métier particulier, on côtoie la mort, mais c’est aussi une façon d’apprivoiser la fin de la vie et de s’y préparer.
assistant administratif funéraire au cimetière du Père-Lachaise (20e)
Je me sens bien dans ce lieu de
patrimoine. J’admire beaucoup la tombe de Géricault : on y voit
le dessin du Radeau de la Méduse sur ses bas-reliefs. Et puis, des sépultures de
célébrités me tiennent à cœur, comme celle de Michel Delpech ou d’Alain
Bashung, dont je chante les chansons… car je suis amateur de
karaoké ! »
Kodjo, gardien conservateur au cimetière de Charonne
Kodjo ne travaille pas seulement dans le cimetière de Charonne (20e) : il y vit depuis 2008, avec sa famille.
Crédit photo :
Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Le cimetière de Charonne (20e) est le seul cimetière parisien accolé à une église, un petit côté campagne qu’apprécie Kodjo.
Crédit photo :
Guillaume Bontemps / Ville de Paris
En plus d’être l’un des plus petits cimetières de Paris, le cimetière de Charonne (20e) est aussi plus ancien que le Père-Lachaise (20e), auquel il est rattaché administrativement.
Crédit photo :
Guillaume Bontemps / Ville de Paris
« Mon travail consiste à organiser la vie du
cimetière, j’en assure aussi la surveillance et j’y contrôle le respect du
règlement. Ce qui implique ma présence pour toutes les étapes d’une
inhumation. Cela commence par l’accueil des familles pour l’achat d’une
concession ou pour attester la qualité d’un ayant droit sur une tombe. Je
vérifie les tâches effectuées : par
exemple, que les marbriers ont bien suivi le bon de travaux
déposé. Et je suis là le jour de l’inhumation, pour m’assurer de son bon
déroulement et consigner son exécution. J’ai donc une relation particulière et
privilégiée avec les familles.
Il faut avoir une grande capacité d’accueil, savoir écouter et parler dans un moment très difficile, où tous les mots sont pesés.
gardien conservateur au cimetière de Charonne (20e)
Tout impair lors d’une inhumation restera dans la mémoire de la famille. Il faut vraiment faire du mieux possible, savoir dire que certaines choses ne sont pas faisables par rapport au règlement et aider les familles qui ont un grand besoin de clarification ou d’être guidées dans ce cheminement funéraire.
Même si je suis seul en poste ici, il y a une vie sociale : c’est un lieu où les gens passent et j’ai la chance d’avoir un logement sur place avec ma femme et mes trois enfants. D’ailleurs, la dernière est née au cimetière ! Comme elle arrivait très vite, j’ai dû m’atteler à la tâche avec l’aide d’une voisine. Si je me posais la question de changer de métier, je pourrais peut-être devenir un "sage-homme" ! »
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