Ces animaux qui peuplent Paris… en milieu aquatique (2/5)

Série

Mise à jour le 09/07/2025

Un héron cendré au jardin des Tuileries cherche la fraîcheur
Rendez-vous au bord des mares et ouvrez l’œil ! Un oiseau cendré, un amphibien moqueur, un insecte mangeur de moustiques et une ballerine des ruisseaux se dévoilent dans cet épisode.
C’est quoi, le milieu aquatique et humide ?
Ce milieu comprend les bassins d’eau constitués de plantes aquatiques, leurs berges végétalisées et les eaux courantes, comme la Seine ou les canaux.

Le héron cendré (Ardea cinerea)

L’oiseau qui peut atteindre 1,95 m d’envergure en vol

Le héron cendré est un oiseau indissociable des zones humides. À condition qu’il y trouve du poisson pour se nourrir et un milieu arboré avec de grands arbres pour nicher et s’abriter en hauteur. Cette espèce est un excellent indicateur : sa présence démontre une faune aquatique généralement abondante et en bonne santé.
Signes distinctifs :
  • une teinte grise ;
  • un long bec jaunâtre ;
  • une grande taille en vol (98 cm de long et jusqu’à 1,95 m d’envergure).
Il mange quoi ?
Ce pêcheur est un redoutable prédateur grâce à son bec en forme de poignard. Le poisson est son principal menu, qu’il surprend à l’affût, planté tel un piquet, dans une eau peu profonde. Il complète son alimentation par des grenouilles, des crapauds, des crustacés et de jeunes oiseaux aquatiques. Il peut aussi attraper des mammifères de petites tailles, comme des rats.
Où le voir ?
À Paris, le héron cendré est devenu un visiteur ou un habitant régulier sur les plans d’eau de certains parcs : Jardin des plantes (5e), Monceau (8e), Bercy (12e), jardin des Grands-Moulins (13e), Montsouris (14e), Martin-Luther-King (17e) ou les lacs des bois de Vincennes (12e) et de Boulogne (16e). Il niche depuis quelque temps dans le parc des Buttes-Chaumont (19e).

La grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus)

Un animal à température variable

C’est la plus grande grenouille d’Europe. Elle tient son nom de sa manière de chanter, aussi bien le jour que la nuit : son tonitruant coassement peut laisser penser qu’elle se moque de nous !
Tous les amphibiens sont des animaux vertébrés à température variable (à la différence des oiseaux et des mammifères qui sont à température constante). Le froid les engourdit et les oblige à passer l’hiver en hibernation (au fond de l’eau, dans la vase pour la grenouille rieuse). Au début du printemps, les femelles déposent des œufs, bicolores, formant des tapis à la surface des bassins.
Signes distinctifs :
  • une grande taille, qui peut dépasser les 130 mm ;
  • les individus de plus de 100 mm sont presque toujours des femelles.
Elle mange quoi ?
Le têtard est herbivore et l’adulte est insectivore.
Où la voir ?
Comme tous les amphibiens, particulièrement liés au milieu aquatique, elle affectionne les bords des mares et des étangs, ou toutes les eaux stagnantes riches en végétation, et occasionnellement les berges végétalisées des eaux courantes. Avec un peu de patience, on peut l’observer dans les étangs des bois de Vincennes (12e) et de Boulogne (16e), et dans les pièces d’eau du Jardin des plantes (5e).

La libellule orthétrum réticulé (Orthetrum cancellatum)

Une couleur pour le mâle et une autre pour la femelle

Cette libellule fait partie du groupe des odonates, qui rassemblent toutes les espèces de libellules et de demoiselles. Pour différencier les libellules des demoiselles, il faut regarder leurs ailes quand elles ne volent pas : les libellules étendent leurs ailes au repos alors que les demoiselles, plus fines, replient leurs quatre ailes le long de leur abdomen. L’orthétrum réticulé est inféodé aux eaux stagnantes avec une végétation aquatique et humide très dense.
À noter : tous les odonates sont d’excellents indicateurs de l’état écologique des zones humides.
Signes distinctifs :
  • une taille de 50 mm de long, avec une envergure de 70 mm ;
  • le mâle a un abdomen bleu clair et des taches noires ;
  • la femelle a un abdomen jaunâtre ou brunâtre, avec deux lignes noires parallèles. Sa couleur plus discrète lui permet de mieux se camoufler pour limiter les risques de prédation, surtout au moment de la ponte des œufs dans l’eau.
Elle mange quoi ?
Les larves de moustiques et d’autres insectes constituent l’essentiel de sa nourriture, ce qui fait de cette libellule un prédateur important de moustiques, comme la majorité des odonates. De petits crustacés d’eau douce viennent compléter son régime alimentaire.
Où la voir ?
Assez commune dans la région, elle a déjà été observée dans les bassins d’eau végétalisés des bois de Vincennes (12e) et de Boulogne (16e), notamment au parc de Bagatelle (16e), au Parc floral (12e) et à l’arboretum de l’École du Breuil (12e).

La bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea)

La ballerine des rivières

Surnommé ainsi par certains, cet oiseau se déplace à petits pas agiles, avec des dandinements imprévus. C’est un volatile de milieux ouverts (prairies, friches, etc.), toujours proches de l’eau, et qui niche régulièrement à Paris depuis une vingtaine d’années. Ses effectifs sont en augmentation dans la capitale, avec une cinquantaine de couples identifiés.
Signes distinctifs :
  • un dos couleur ardoise et un ventre jaune ;
  • elle hoche la queue en permanence.
Elle mange quoi ?
Si une partie de son activité est terrestre, elle recherche volontiers des zones aquatiques pour chasser divers insectes en surface (libellules, demoiselles, gerris…).
Où la voir ?
Elle est très fortement liée à la présence d’une pièce d’eau végétalisée riche en invertébrés : bassins des bois de Vincennes (12e) et de Boulogne (16e), parc des Buttes-Chaumont (19e), Jardin des plantes (5e), jardins du Trocadéro (16e). On peut toutefois l’apercevoir le long des rives bétonnées de la Seine ou des canaux Saint-Martin, Saint-Denis et de l’Ourcq, dès qu’un trou de mur ou une végétation grimpante se trouve à proximité pour nicher.
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