Ces animaux qui peuplent Paris… en milieu arbustif (5/5)

Série

Mise à jour le 06/08/2025

Un troglodyte mignon dans les fougères (Troglodytes troglodytes)
Rendez-vous au pied des haies ou des arbustes, et ouvrez l’œil ! Un papillon gracieux, un oiseau très démonstratif et un mammifère qui ne manque pas de piquant se dévoilent dans cet épisode.
C’est quoi, le milieu arbustif ?
Ce milieu regroupe des arbres de petites tailles, maintenus par un élagage (comme le charme commun ou le buis commun), des ronces, des lianes (houblons, clématites, etc.). En formant souvent une haie dense et linéaire, le milieu arbustif constitue une zone où la faune (oiseaux, mammifères, insectes, amphibiens…) trouve des abris et des refuges saisonniers, des lieux de nidification, des ressources alimentaires et des couloirs de déplacement.

L’azuré des Nerpruns (Celastrina argiolus)

Le papillon bleu ami des haies

Sous ce joli nom se cache bien un papillon que l’on reconnaît à ses ailes bleu pâle sur le dessus et blanc légèrement bleuté en dessous. Les Nerpruns désignent des genres de plantes à fleurs.
Comme de nombreux papillons, la ponte des œufs dépend de la présence de plantes hôtes, dont les feuilles serviront à nourrir les chenilles. Ces plantes hôtes font partie du groupe des rhamnacées (dont le nerprun purgatif), des fabacées et du lierre. Sans elles, impossible de maintenir une population d’azurés des Nerpruns.
Signes distinctifs
  • le dessus des ailes est bleu clair, avec une bande noire étroite chez le mâle, et large chez la femelle ;
  • le dessous de ses ailes est bleu pâle, avec des points noirs ;
  • entre 2,6 cm et 3,4 cm d’envergure.
Il mange quoi ?
Les adultes sont nectarivores et se nourrissent du nectar des fleurs de nombreux végétaux, comme l’eupatoire chanvrine, le sureau noir et les massifs de ronces. Ils participent ainsi à leur pollinisation. Une gestion écologique des massifs arbustifs dans Paris offre une source de nourriture et un support de reproduction pour ce papillon et pour de nombreux autres invertébrés (vulcain, punaise des jardins, araignées…).
Où le voir ?
Il est relativement commun dans la capitale et on peut l’observer de mars à octobre dans des espaces végétalisés avec des massifs arbustifs très denses et riches en arbustes régionaux.

Le troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes)

Le petit oiseau qui impressionne par son chant

C’est l’un des plus petits oiseaux de Paris (9 cm de long pour un poids de 9 g). Il se reconnaît surtout par son chant lors de la reproduction, qui surprend par son volume sonore impressionnant. C’est à ce moment que le mâle redresse tellement sa queue qu’elle finit parfois par être couchée sur le dos. Le troglodyte mignon est une espèce typique des milieux arborés avec une végétation arbustive (friches avec arbustes, haies, talus avec végétation dense).
Signes distinctifs
  • un corps rondelet qui porte une tête massive prolongée par un long bec fin et légèrement courbe ;
  • une très courte queue (3,5 cm), le plus souvent tenue relevée ;
  • mâle et femelle sont identiques d’aspect, d’un brun assez chaud, avec quelques nuances de marron ;
  • un long sourcil clair surmonte son œil sombre.
Il mange quoi ?
Il se nourrit d’invertébrés (insectes et araignées) et de petites baies.
Où le voir ?
Il se tient le plus souvent assez bas dans les buissons, mais peut construire son nid dans de la végétation grimpante, comme le lierre (il a déjà niché sur les murs végétalisés du musée du quai Branly et de la rue d’Aboukir). Très commun dans les grands parcs, les cimetières et les bois de Vincennes (12e) et de Boulogne (16e), il peut se contenter d’un pied d’immeuble ou d’un square dès qu’il a suffisamment de buissons.

Le hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus)

Le mammifère aux 7 500 piquants

Ce petit mammifère est facile à reconnaître grâce aux 5 000 à 7 500 piquants, longs de 2 cm à 3 cm, qui recouvrent les parties supérieures de son corps. Il hiberne de novembre à mars et vit alors sur un rythme ralenti, sans pour autant tomber dans un sommeil profond. Il se terre sous un tas de feuilles ou de branches dans un massif arbustif épais, à l’abri du froid et du vent. Sa température peut chuter de 20 °C.
Il raffole des zones arbustives denses (ronciers, friches arbustives, massif arbustif linéaire et talus…). La nuit, il explore, souvent bruyamment, les hautes herbes et les pelouses lorsqu’il chasse et qu’il cherche à s’accoupler.
Signes distinctifs
  • ses piquants (bien sûr !) ;
  • ses pattes et son ventre recouverts de poils jaunâtres ;
  • il pèse de 800 g à 1 200 g, selon la saison et l’abondance de nourriture.
Il mange quoi ?
Il se nourrit principalement d’invertébrés : limaces, escargots, vers de terre, insectes et leurs larves… Mais il peut engloutir quelques petits vertébrés, comme des petits rongeurs, des œufs d’oiseaux tombés au sol, des grenouilles et des petits fruits : baies, glands… Le soir et la nuit sont majoritairement consacrés à la recherche de proies. La journée, il se repose !
Où le voir ?
Son activité nocturne le rend difficile à observer. Mais si vous êtes un oiseau de nuit, vous pourriez le croiser dans les bois de Boulogne (16e) et de Vincennes (12e), et sur certaines portions de la petite ceinture. Il a été observé à plusieurs reprises dans les espaces verts des arrondissements périphériques, notamment dans le parc Georges-Brassens (15e), le parc Suzanne-Lenglen (15e) et dans certains grands cimetières, comme le cimetière parisien d’Ivry (Val-de-Marne).

Les autres épisodes de notre série

Default Confirmation Text
Settings Text Html