Comment adapter Paris au défi du vieillissement à l’horizon 2050 ?
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Mise à jour le 25/08/2025
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Quels seront les aspirations et les besoins des seniors parisiens en 2050 ? Quelles solutions et adaptations imaginer pour faire de Paris une ville où il fera toujours bon vivre et vieillir en 2050, dans un contexte de dérèglement climatique ? Afin de répondre à ces questions, la Ville de Paris a lancé une démarche prospective sur l’adaptation de Paris au vieillissement de sa population à l’horizon 2050.
La capitale française connaît, comme le reste du territoire, un phénomène de vieillissement de sa population, qui devrait encore s’accentuer dans les décennies à venir. Ce vieillissement se traduit de manière spécifique, du fait de la densité urbaine de Paris. Les compétences élargies de la Ville de Paris en tant que collectivité à statut particulier lui permettent de porter une politique globale à destination des seniors parisiens au plus près de leurs aspirations et besoins, notamment via le schéma senior. Elles lui permettent également d’aborder la résilience du territoire de manière transversale, au travers de sa stratégie de résilience.
De nouveaux défis pourraient apparaître à l’horizon 2050, en lien avec les modes de vie, habitudes et aspirations des futures générations de seniors parisiens, qui ne seront probablement pas identiques à ceux des seniors d’aujourd’hui - dans leur rapport au numérique et aux technologies, leurs modes de déplacement, leurs habitudes de consommation, de loisirs, etc. L’amplification du dérèglement climatique nécessitera en outre la mise en place d’actions permettant de renforcer la protection des personnes âgées face aux crises, ainsi que la résilience collective des Parisiennes et Parisiens.
Afin d’explorer ces défis, la Ville de Paris a convié chercheurs, personnes concernées (seniors et futurs seniors), étudiants, designers et agents pour réfléchir à l’adaptation des services publics municipaux, des espaces publics et des modalités de renforcement des solidarités, afin de pouvoir accompagner ces évolutions sans laisser personne au bord du chemin.
Cette démarche prospective a été co-portée par la Direction des Solidarités et la Direction de la Transition écologique et du climat et a donné lieu à un événement de restitution le 18 juin 2025.
Retour sur ce temps fort de l’année 2025.
Comment adapter Paris au défi du vieillissement à l’horizon 2050 ?
Véronique Levieux, Adjointe à la Maire de Paris, chargée des Séniors et des solidarités entre les générations, et Pénélope Komites, Adjointe à la Maire de Paris, chargée de l’innovation, de l’attractivité, de la Prospective Paris 2030 et de la résilience, ont introduit cette restitution en rappelant les contextes et enjeux de cette démarche commune.
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Selon les prévisions actuelles, 27 % de la population parisienne aura plus de 60 ans en 2050. C’est 5 % de plus qu’aujourd’hui. Cette évolution démographique constitue un défi pour Paris, mais aussi une opportunité : celle de faire bouger les lignes, de rendre notre société encore plus solidaire, de nouer davantage de liens entre les générations. Parce que le défi démographique est avant tout un enjeu de société, une diversité d’acteurs ont été invités à se projeter dans un contexte où les seniors seront plus nombreux à Paris, dans un environnement modifié par le changement climatique, les évolutions numériques, les transformations des modes de vie et des aspirations des futures générations de seniors parisiens. Trois grands axes de réflexion ont été retenus : l’évolution des services publics municipaux, l’adaptation de l’espace public et le renforcement des liens intergénérationnels.
Vers de nouveaux services publics municipaux adaptés au vieillissement
La Ville de Paris a fait appel à l’agence de design Où sont les dragons et l’Université de la Pluralité pour identifier les principaux défis en matière d’évolution des services publics municipaux à l’horizon 2050. L’agence a présenté le service transversal qu’elle propose de développer pour accompagner les personnes vieillissantes dans les moments charnières - comme le passage à la retraite ou la perte de proches : Les Jours qui viennent.
Une première table ronde a permis à Marie Villette, secrétaire générale de la Ville de Paris, Nadège Guiraud, directrice des programmes de La 27e Région et Maëlig Le Bayon, directeur général de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, de rebondir sur cette présentation et de rappeler les enjeux de proximité et de territorialisation, de lien, de connaissance de l’écosystème parisien, de rencontre entre les publics et d’intergénérationnel. Elle a également permis de questionner la place du service public dans l’accompagnement de la « première vieillesse », période charnière durant laquelle les seniors vivent de nombreuses transitions (financières, physiques, cognitives, deuil) mais s’investissent également beaucoup de manière bénévole.
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L’écrivain et journaliste Ariel Kyrou a ensuite présenté un éclairage sur le vieillissement de la population vu par la science-fiction. Les œuvres littéraires ou cinématographiques présentées ont soulevé des questions de fond sur la place des personnes âgées dans la société de demain et sur l’accompagnement du vieillissement par la puissance publique.
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Vers un espace public adapté aux personnes vieillissantes
La Ville de Paris a confié à cinq étudiantes et étudiants en master 2 de l’École d’Urbanisme de Paris une mission de diagnostic et de propositions d’aménagement sur l’adaptation de l’espace public parisien au vieillissement. Les propositions d’aménagement des étudiants se structurent autour de l’objectif de rendre l’espace public parisien accessible et attractif pour les seniors de demain, producteur de santé et propice aux liens intergénérationnels. Elles portent notamment sur la création de rues intergénérationnelles végétalisées et adaptées aux besoins des seniors de demain ou encore à l’adaptation de la voirie et des équipements aux personnes en perte d’autonomie.
Une deuxième table ronde a réuni Laurence Duffort, directrice générale du CAUE de Paris, Caroline Laborde, socio-épidémiologiste à l’Observatoire régional de santé Île-de-France et à l’Institut Paris Région, et Anton Paumelle, chercheur spécialiste du vieillissement au sein de l’UMR Géographie-cités. Les trois intervenants ont abordé l’impact de l’urbanisme sur le bien vieillir et le vivre ensemble, l’existence de différentes vieillesses et vieillissements, l’intérêt de penser « autonomie » plutôt que « âge », et les liens entre adaptation au changement climatique et adaptation de l’espace public au vieillissement. Les échanges avec la salle ont été particulièrement nourris.
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Un échange a ensuite eu lieu entre Isabelle Bilger, sous-directrice de l’Autonomie à la direction des solidarités de la Ville de Paris, Gilles Dupont, directeur de l’EHPAD du CASVP Cousin de Méricourt et Bertrand Hagenmuller, sociologue et réalisateur, autour de la bande-annonce du documentaire de ce dernier, Les esprits libres. Ce dialogue a été l’occasion d’interroger les contours de l’EHPAD de demain et l’opportunité pour soignants et soignés de réinventer le soin et la place des établissements seniors dans la ville.
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Renforcer le lien social et la solidarité intergénérationnelle dans une société vieillissante
La Maire de Paris a saisi le Conseil Parisien de la Jeunesse pour qu’il formule des recommandations pour lutter contre l’isolement social et renforcer les solidarités intergénérationnelles. Deux représentants du Conseil Parisien de la Jeunesse ont présenté le fruit de leurs travaux portant principalement sur la modernisation des clubs seniors pour favoriser mixité et activités partagées, le renforcement de l’accompagnement numérique, et l’encouragement des colocations et engagements intergénérationnels. Leurs propositions visent à construire une ville conviviale, solidaire et propice aux échanges entre générations.
Une troisième table-ronde a permis à un panel d’expert.e.s de réagir sur ces propositions. Yann Lasnier, délégué général des Petits Frères des Pauvres, Emilie Moreau, directrice d’études à l’APUR et George Pau-Langevin, adjointe à la Défenseure des droits, ont évoqué les logiques de mentorat réciproque, en particulier sur les questions climatiques, les enjeux posés par l’habitat intergénérationnel et interrogé les conditions d’une cohésion sociale renforcée, assurant la protection des publics vulnérables dans le respect de la liberté de chacune et chacun.
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En résumé, cet événement sous le signe des transitions démographiques et climatiques a donné lieu au partage de nombreuses réflexions et pistes d’actions autour des défis et opportunités liés au vieillissement de la population parisienne à l’horizon 2050, dans la perspective d’une ville toujours plus solidaire et résiliente.
La démarche donnera lieu à une exposition gratuite à la Fabrique de la solidarité (Paris Centre) à l’automne 2025.
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