Convention citoyenne : « Cela m’a vraiment fait plaisir que l’on sollicite mon avis sur la Seine »
Reportage
Mise à jour le 30/04/2025

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Lors de trois week-ends, 50 Parisiennes et Parisiens se sont rassemblés au sein d’une Convention citoyenne pour réfléchir aux droits de la Seine. Nous étions avec eux, samedi 26 avril, à l’Hôtel de Ville.
« Plus jeune, dans les années 1960-1970, j’allais souvent me baigner dans la Seine avec des copains. J’ai même nagé avec Pablo Picasso ! Ce fleuve est important pour moi. Quand j’ai appris que j’étais tiré au sort pour participer à une Convention citoyenne au sujet de la Seine, je me suis dit que c’était très bien que la Ville s’intéresse au sujet et nous demande notre avis. Donc, je n’ai pas hésité à venir ! » Comme Mokrane, ouvrier à la retraite, installé dans le 12e arrondissement depuis des décennies, ils sont 50 Parisiennes et Parisiens à se retrouver autour d’un thème qui les concerne : la Seine.
Annoncée après le procès fictif de la Seine organisé au Théâtre de la Concorde (8e) en décembre dernier, cette « Convention citoyenne des droits de la Seine » est un espace de débat et de délibération portant sur les moyens de mieux protéger le fleuve.
Les participants ont été tirés au sort parmi les inscrits sur les listes électorales parisiennes, puis sélectionnés afin d’assurer une diversité des profils : qu’il s’agisse de l’arrondissement d’origine, de la classe socioprofessionnelle, de l’âge ou encore du fait de vivre dans un quartier prioritaire de Paris. Ils sont également indemnisés sur le même modèle que les jurés d’assises.
Mokrane, retraité, vit dans le 12e arrondissement : « Quand je nageais dans la Seine, il y a longtemps, on allait du côté de Charenton, car on pensait que c’était moins pollué. Bon, ça n’apportait pas vraiment de certitudes ! Cet été, je compte bien me baigner en plein Paris ! »
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Henri Garat / Ville de Paris
Céline, de l’Académie du Climat (Paris Centre), a participé à la conception de la Convention citoyenne : « On se rend compte que, avec une concertation collective, il y a une plus forte adhésion au message final porté par l’ensemble du groupe. »
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Henri Garat / Ville de Paris
Henrik, étudiant : « Si la Convention citoyenne avait porté sur un autre sujet en lien avec Paris, je serais quand même venu, car j’aime cette ville et je m’y intéresse. »
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Henri Garat / Ville de Paris
Erwan, ingénieur du processus participatif : « Mon rôle est de proposer un cadre de dialogue permettant l’équité entre les participants. »
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Henri Garat / Ville de Paris
Housnat, habitante du 19e : « À la fin, il y aura peut-être une proposition de loi pour donner des droits à la Seine. C’est un sujet qui m’intéresse et j’ai envie que l’on sensibilise les gens dessus. »
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Henri Garat / Ville de Paris
S’informer et dialoguer
Comment faire dialoguer 50 personnes qui ne se connaissent pas sur un sujet aussi vaste que celui-là ? « Le but, c’est d’embarquer les gens pour que tout le monde se sente légitime à intervenir, détaille Céline, chargée de l’enseignement supérieur et de la recherche à l’Académie du Climat (Paris Centre) et qui a participé à l’élaboration de cette Convention citoyenne. Notre objectif est de s’intéresser à du concret, à ce qui concerne directement les gens et leur rapport à ce fleuve. Plutôt que d’avoir une approche de l’écologie via de grandes théories environnementales, on part du quotidien et du plus proche de chacun. »
Afin de se faire un avis, chaque participant est réparti dans un groupe et auditionne des experts, échange avec des membres d’associations et identifie différentes solutions à proposer. C’est ce qu’apprécie Hendrik, étudiant de 21 ans : « Passer plusieurs jours à réfléchir sur un sujet permet de développer un raisonnement qui va plus loin. Quand on pense à la Seine, on pense instinctivement aux balades sur ses rives, voire aux risques d’inondation. Maintenant, grâce aux échanges, j’ai en tête de nombreuses autres problématiques, comme celle de la tension anthropique sur le fleuve : c’est-à-dire l’ensemble des pressions et stress exercés par les activités humaines sur ce fleuve et son écosystème. »
« Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir dire ? »
Pour s’assurer que chaque personne est à l’aise et permettre le débat entre les participants, des animateurs encadrent chacun des trois groupes. C’est le cas d’Erwan : « Je suis là en appui, pour contribuer à la mise en forme et à l’organisation des idées. J’ai une position neutre et, même si j’ai des connaissances sur les sujets, je vais surjouer le côté candide pour faire émerger des questions. J’aide également les gens à porter leurs opinions car, parfois, on n’ose pas s’exprimer de crainte que notre avis ne soit pas partagé. Or, c’est là le plus important : il faut parler de ce qui ne fait pas consensus ! »
Alors qu’il manque la dernière étape de cette Convention citoyenne, prévue le samedi 3 mai, il n’est pas (encore) l’heure pour les participants de se mettre d’accord sur les messages communs autour des droits de la Seine qui seront ensuite portés devant le Conseil de Paris. Mais certains se réjouissent déjà d’avoir été là et d’avoir surmonté leur crainte à l’idée de collaborer à cet événement inédit pour eux. C’est le cas d’Housnat, habitante du 19e arrondissement, qui se souvient : « Avant d’arriver, je me suis demandé : "Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir dire sur la Seine ? Je n’y connais rien moi !" Il y a déjà beaucoup de gens qui savent énormément de choses sur la Seine ! Et j’ai compris que l’on sollicitait mon avis, pas une expertise, et cela me fait vraiment plaisir de pouvoir le donner. »
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