Dans l’objectif de Nicolas Henry, le fondateur de Photoclimat

Interview

Mise à jour le 04/08/2025

Atelier de l'exposition PhotoClimat.
Et c’est reparti pour un tour ! Le festival gratuit Photoclimat revient pour une 3e édition, du 12 septembre au 12 octobre, avec une impressionnante scénographie dans l’espace public. Interview de Nicolas Henry, artiste photographe et plasticien, qui a fondé cette biennale sociale et environnementale.

Quel est le concept de Photoclimat ?

C’est un festival de photographie où le travail des artistes donne de la visibilité à des ONG et à des fondations. En France, un quart de la population s’investit dans une association : c’est un moyen de trouver du sens, de faire partie d’une communauté, de dialoguer. En valorisant cet engagement citoyen, on souhaite sensibiliser aux enjeux sociaux et environnementaux.
Photoclimat : un parcours d'exposition photos en plein air !
Plusieurs lieux dans Paris - Plusieurs lieux dans Paris, Paris 0e
Du vendredi 12 septembre 2025 au dimanche 12 octobre 2025

Quelle est la place de l’art dans ce processus ?

Les œuvres d’art ont le pouvoir de nous émerveiller et de traduire la beauté de l’être humain. Et elles traitent d’un sujet. Dans le cas de l’environnement, il y a un consensus scientifique sur le réchauffement climatique. Mais des gens luttent contre cela en disant que la science n’est pas une vérité. Il faut donc le rappeler de manière incessante, le montrer, et trouver de nouveaux récits pour amener des prises de conscience.

Il n’est pas toujours simple d’attirer le public avec des thématiques sociales et environnementales. Comment faites-vous ?

On s’installe dans l’espace public pendant un mois, avec des scénographies monumentales ! On a la chance d’occuper des sites très visités, comme les quais de Seine. Cette année, nous serons sur la place de la Concorde (8e) : il y aura une grande exposition et une incroyable installation architecturale imaginée par Arthur Mamou-Mani, connu pour le temple « Galaxia » au festival Burning Man 2018 ou sa grande tour à Bali.
Notre objectif est de permettre aux gens de vivre dans l’exposition : on dispose par exemple des pans de bois pour qu’ils puissent s’asseoir. Au cas où des passants ne viendraient pas spécialement pour les photographies, ils peuvent, une fois installés, s’y intéresser…

À quoi peut-on s’attendre ?

Il y a une trentaine d’expositions (réparties entre la place de la Concorde, les quais de Seine, l’Académie du Climat et la place Saint-Sulpice), dont 17 sont issues de commandes faites à des artistes de divers horizons. Chacune d’entre elles est associée à une ONG.

On a une vraie diversité dans les expositions et on souhaite montrer les tendances actuelles de la photographie au public.

Nicolas Henry
fondateur et directeur artistique de photoclimat
Par exemple, pour Action contre la faim, la Bangladaise Fabeha Monir a documenté les impacts du changement climatique sur sa propre communauté. De son côté, Jennifer Dewavrin a travaillé avec l’ONG RoseUp, qui accompagne les femmes touchées par le cancer. On a une vraie diversité dans les expositions et on souhaite montrer les tendances actuelles de la photographie au public, en s’éloignant parfois du reportage.

Avez-vous quelques recommandations ?

Il y a le travail de Robert et Shana ParkeHarrison à l’Académie du Climat (Paris Centre) : bien avant l’intelligence artificielle, ils ont créé un monde onirique en sépia. C’est une véritable fable, où on voit Robert, mis en scène, soigner la Terre. Place de la Concorde, James Mollison (Fondation Polygone) a une superbe série sur les chambres d’enfants. Comme disait le jazzman Miles David : le plus dur, c’est de mettre le moins de notes. Lui y arrive très bien, avec un projet minimal qui, en quelques minutes, vous fait questionner la différence.
Sur les quais de Seine, Sarah Anne Johnson (Planète Mer) propose une série où elle voyage au pôle Nord et elle crée de la couleur dans ce monde blanc. À la place de la Concorde, Sanja Marusic, pour Entourage et la Ville de Paris, a mené un très beau travail sur la grande pauvreté et la rencontre. Chaque projet permet que l’on se pose des questions, c’est cette démarche qui est intéressante.
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