Denis Mukwege
Actualité
Mise à jour le 30/06/2025

Prix Nobel de la paix et chirurgien engagé contre les mutilations génitales féminines en République démocratique du Congo (né en 1955)
Depuis presque 30 ans, le combat que mène ce médecin gynécologue n’a pas de fin. Denis Mukwege est congolais et vit dans un pays où les milices font la loi, se disputant des matières premières extraites dans des conditions inhumaines, souvent par des enfants, et dont nous avons tous besoin pour recharger nos téléphones portables : or, coltan et cobalt. Ce défenseur des droits de l’Homme vit dans un des pays les plus riches où la population est la plus pauvre et le taux de mortalité maternelle le plus élevé au monde.
Fils d’un pasteur évangéliste et lui-même pasteur, Denis Mukwege comprend vite que les prières ne seront pas suffisantes et décide de devenir médecin. Il ouvre en 1999 l’hôpital Panzi à Bukavu, à la frontière est du Congo, particulièrement touchée par les milices rwandaises.
Le gynécologue obstétricien pense accueillir dans un premier temps des femmes enceintes mais sa première patiente a reçu un coup de feu dans son appareil génital.
Les gens ne se rendent pas compte qu’ici, en France, tous les deux à trois jours une femme est tuée par son partenaire intime. La violence, même en temps de paix, est partout. C’est pourquoi la lutte contre les violences sexuelles doit être globale.”
Prix Nobel de la paix et chirurgien engagé contre les mutilations génitales féminines
Il reçoit maintenant, depuis plus de 20 ans, environ 200 victimes par mois, des femmes et des enfants violés, et se spécialise, malgré lui, dans le traitement de mutilations sexuelles et la reconstruction des organes génitaux.
Au-delà du traitement médical indispensable, l’hôpital Panzi comprend un accompagnement psychologique, une aide à la réintégration socio-économique, ainsi qu’un service juridique, pour que ces crimes ne restent pas impunis.
Après un discours aux Nations-Unis en 2012 où il dénonce le viol comme arme de guerre et demande à ce que les responsables du conflit soient jugés, il manque d’être lui-même assassiné. Surnommé « l’homme qui répare les femmes », Denis Mukwege a reçu le Prix Nobel de la paix en 2018, alors qu’il a déjà soigné plus de 50 000 femmes. En 2023, il est candidat à l’élection présidentielle et continue son combat contre l’impunité, comparant son pays à une bijouterie « sans porte ni fenêtre ».
Aller plus loin
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The Congo Tribunal
Film documentaire, Milo Rau, 2017. Dans son « Tribunal sur le Congo », Milo Rau parvient à réunir les victimes, les bourreaux, les témoins et les experts de cette guerre et à instituer un tribunal d’exception du peuple du Congo de l’Est. Un portrait bouleversant de la guerre économique la plus vaste et la plus sanglante de l’histoire humaine. -
ExCister
Film documentaire, Mathilde Jauvin, 2024.
En mai 2023, à Dubréka (Guinée Conakry), où l’excision touche l’immense majorité des femmes, 13 jeunes filles participent à un groupe de parole accompagné de deux réalisatrices. Face caméra, elles brisent les tabous à travers courts métrages, échanges et témoignages sur leur corps, leur sexualité et les traditions. -
Réparer les vivantes
Exposition photo et sonore née de l’immersion d’Élodie Ratsimbazafy dans l’unité de réparation des femmes excisées du Dr Sarah Abramowicz, à l’hôpital de Montreuil, 2025. -
L’homme qui répare les femmes : la colère d’Hippocrate
Film documentaire, Thierry Michel, 2015. -
La force des femmes
Denis Mukwege, Gallimard, 2021. Discours de Denis Mukwege lors de la réception du Prix Nobel de la paix en 2018.
Le saviez-vous ?
Denis Mukwege est citoyen d’honneur de la Ville de Paris depuis 2020. C’est à Paris qu’ont été adoptées la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen en 1789 et la Déclaration universelle des droits de l’Homme en 1948. L’histoire de Paris est faite de combats et de révoltes mais aussi de résistance et de lutte pour les libertés. À travers la citoyenneté d’honneur, c’est la tradition de ville-refuge que Paris revendique, et le devoir d’hospitalité envers celles et ceux qui n’ont d’autre choix que l’exil pour exercer leurs droits fondamentaux. Ce sont aussi des combats et des causes mises en lumière : défense des libertés d’expression, de la presse ou d’exercice des fonctions électives, protection des droits des femmes et des minorités, ou encore prévention des conflits climatiques.
Et à Paris…
En 2023 en France, 93 femmes ont été victimes de féminicide et 373 000 femmes majeures ont déclaré avoir été victimes de violences par un conjoint ou ex-conjoint. Rien qu’à Paris la même année, 17 600 femmes ont été reçues ou accompagnées pour des situations de violences sexuelles ou de violences au sein du couple par 27 associations spécialisées. Les violences faites aux femmes sont massives et systémiques.
Créé en 2014, l’Observatoire parisien des violences faites aux femmes est un lieu de concertation qui vise à bâtir un arsenal de protection pour les femmes victimes de violences. En dix ans d’action, il a contribué à la prise de conscience du phénomène par l’ensemble des acteurs impliqués dans la prise en charge des femmes concernées à Paris. Il est notamment connu pour avoir popularisé le violentomètre, un outil de sensibilisation qui permet aux femmes de se questionner sur leur relation amoureuse en décryptant la présence ou la menace de violences sexistes et sexuelles dans leur couple.
Créé en 2014, l’Observatoire parisien des violences faites aux femmes est un lieu de concertation qui vise à bâtir un arsenal de protection pour les femmes victimes de violences. En dix ans d’action, il a contribué à la prise de conscience du phénomène par l’ensemble des acteurs impliqués dans la prise en charge des femmes concernées à Paris. Il est notamment connu pour avoir popularisé le violentomètre, un outil de sensibilisation qui permet aux femmes de se questionner sur leur relation amoureuse en décryptant la présence ou la menace de violences sexistes et sexuelles dans leur couple.
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