Dix ans de plantations à Paris : 213 000 arbres pour une ville plus résiliente

Ce printemps 2025 clôt une saison de plantations qui aura vu naître 15 590 nouveaux arbres à Paris, portant le total à 213 000 arbres mis en terre depuis 2014. L’objectif annoncé de 170 000 arbres pour la mandature actuelle est déjà largement atteint.

La capitale compte désormais plus de 500 000 arbres, dont 60 500 le long du boulevard périphérique, 69 500 dans les bois de Vincennes (12^e) et de Boulogne (16^e), et 61 500 dans les rues et jardins intra-muros. Un effort inédit, à l’échelle de la transformation opérée par Haussmann au XIX^e siècle.

Symboles forts de cette stratégie, les forêts urbaines transforment les places minérales en oasis de verdure. Après la place de Catalogne (14^e) et le bois de Charonne (20^e), c’est désormais sur le parvis de l’Hôtel de Ville (Paris Centre) que s’enracine une troisième forêt urbaine. Avec ses 150 arbres et 20 000 végétaux, elle offre 2 500 mètres carrés de fraîcheur végétale, dont 1 000 mètres carrés en pleine terre, sans compromettre les usages festifs du site.

Une quatrième forêt urbaine verra le jour sur la place du Colonel-Fabien d’ici 2026, avec 1 800 mètres carrés d’espaces verts supplémentaires. Ces espaces densément plantés peuvent faire baisser la température ambiante jusqu’à 4 °C, un atout précieux face aux pics de chaleur urbains.

La végétalisation s’étend aussi aux rues aux écoles, transformées en voies apaisées et arborées, ainsi qu’aux abords du périphérique. Ce dernier accueille désormais plus de 57 000 arbres, contribuant à améliorer la qualité de l’air dans ces zones très exposées à la pollution. La politique de verdissement a également touché les cimetières, les équipements municipaux et les parcelles privées, avec l’accompagnement des propriétaires pour renforcer le maillage végétal de la ville.

Planter, c’est bien, mais entretenir, c’est essentiel. La Ville de Paris veille sur ses 500 000 arbres grâce à un service dédié au sein de la direction des Espaces verts et de l’Environnement (DEVE). Près de 200 arboristes et 30 experts forestiers surveillent, soignent et renouvellent ce patrimoine vivant. Chaque année, 2 000 à 3 000 arbres morts ou malades sont abattus, puis remplacés. En 2022, seul 1 % des arbres ont été abattus pour raison sanitaire, contre 1,5 % au début des années 2000.

Bon à savoir : presque la moitié des arbres plantés sont produits par le centre horticole municipal de Rungis (Val-de-Marne), qui fournit chaque année jusqu’à 6 000 sujets. Le reste provient de pépinières françaises (à 95 %), seulement quelques grands sujets venant de l’étranger pour répondre à la diversité des besoins. Cette chaîne d’approvisionnement raisonnée assure un haut niveau de qualité tout en limitant l’empreinte carbone.