Si Joséphine Baker nous racontait son Paris…

Actualité

Mise à jour le 05/03/2025

Mémori.elles : Josephine Baker
À l'occasion des cinquante ans de sa mort et des cent ans de son arrivée à Paris, nous avons imaginé une rencontre avec la grande Joséphine Baker. Elle aurait sans doute ri à pleines dents et parlé de son amour pour la capitale. Voici ses bonnes adresses.
Chanteuse, danseuse, actrice, meneuse de revue et résistante, on ne présente plus Joséphine Baker. Elle a passé une grande partie de sa vie à Paris et y a laissé une trace indélébile.

Née dans une famille d'artiste à Saint-Louis aux Etats-Unis, Joséphine Baker a déjà fait carrière à Broadway quand elle pose ses valises à Paris en 1925. La Revue nègre au Théâtre des Champs Elysées (8e) la révèle au public français. Le succès est immédiat, sa carrière en France est lancée.

Chez Joséphine

En 1926, Giuseppe Abatino, dit « Pepito », crée pour Joséphine Baker le cabaret Chez Joséphine, rue Fontaine (9e). L'artiste s'y produit chaque soir pendant deux ans et fait la fête avec Jean Cocteau, Robert Desnos et, Colette ! On y danse le tango, le fox-trot et le Charleston. Cédé en 1928 à Jane Aubert, vedette du Moulin-Rouge, le cabaret est devenu quelques années plus tard, un dîner-spectacle dénommé Carrousel de Paris. C'est aujourd'hui un pub au nom de Carrousel de Pigalle. En mémoire à Joséphine Baker, la Ville a posé une plaque à cette adresse sur laquelle on peut lire : « Ici Joséphine Baker (1906-1975), artiste de music-hall, résistante, militante des droits civiques, tint un cabaret de 1926 à 1928 favorisant la diffusion du jazz et de la culture afro-américaine ».
Carrousel de Pigalle
40 rue Fontaine PARIS 9E

La Folie du Jour

Dans ce spectacle jouée aux Folies Bergères (9e), Joséphine porte pour la première fois son fameux pagne en banane et présente sa Banana Dance. Autre scandale, son léopard Chiquita terrorisait l'orchestre et faisait frémir le public !
Les Folies Bergères
32 rue Richer PARIS 9E

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Casino de Paris

« J’ai deux amours, mon pays et Paris ». C’est avec cette chanson que Joséphine Baker conquiert le public lors de son premier récital sur la scène du Casino de Paris (9e) en 1930. Une véritable déclaration au Paris qui lui a ouvert ses bras. C'est aussi dans les années 1930 qu'elle mais se marie avec Jean Lion et obtient ainsi sa naturalisation.

Pilier de comptoir ?

Brasserie Art déco La coupole
Joséphine Baker adorait la Coupole (14e) avec sa décoration Art déco flamboyante, c'était « The place to be » des artistes de Montparnasse dans les années 1930. Elle y passe tellement de temps que le peintre Robiquet l'immortalise sur l'un des piliers peints de la brasserie.
La Coupole
102 Boulevard du Montparnasse Paris 14E
A cette époque, Joséphine Baker devient une égérie de la haute couture, joue au cinéma avec Jean Gabin et parcourt le monde avec ses animaux : guépard, cochon, chèvre, rien ne l'arrête !
Josephine Baker et le couturier Paul Poiret en 1925
C'est la Seconde Guerre mondiale qui changera son destin. Elle profite de sa notoriété pour prendre part à la résistance. Ses activités lui vaudront la médaille de la Résistance française après les hostilités. Quelques années plus tard, les insignes de Chevalier de la Légion d'honneur lui seront remises par le général Charles de Gaulle et la Croix de guerre 1939-1945 avec palme des mains du général Martial Valin. Elle reprendra ensuite sa vie, plus engagée que jamais.

Poser ses valises

L'Hôtel Scribe (9e) était l'endroit est l'incarnation du luxe parisien. Joséphine Baker en fait sa résidence jusqu'en 1968. Aujourd'hui un étage lui est dédié.
Hôtel Scribe
1, rue Scribe Paris 9E
L'histoire de Joséphine connait de nombreux rebondissements après la guerre. Elle s'engage contre les discriminations raciales et pour les droits civiques, se remarie et adopte douze enfants - sa tribu "arc-en-ciel" - et connait même des problèmes d'argent. Une vie très bien résumée et illustrée par Pénélope Bagieu dans sa série "Les Culottées".

Last Dance

C'est sur la scène de Bobino (14e) qu'elle fait son grand retour artistique en 1975. Elle éblouit le Tout-Paris en retraçant sa carrière dans une série de tableaux, entourée de 46 danseurs et d'un grand orchestre. C'est d'ailleurs dans cette salle que se prépare pour le mois de juin 2025 le spectacle Joséphine Baker Le Musical.
Le 12 avril 1975, quelques jours seulement après la première représentation du 8 avril où s'étaient bousculés Alain Delon, Sophia Loren, Grace de Monaco, Mireille Darc, Mick Jagger et Jeanne Moreau, Joséphine Baker meurt. Elle avait 68 ans.
Bobino
14-20 rue de la Gaîté Paris 14E
« Eh oui ! Je danserai, chanterai, jouerai, toute ma vie, je suis née seulement pour cela. Vivre, c'est danser, j'aimerais mourir à bout de souffle, épuisée, à la fin d'une danse ou d'un refrain », clamait-elle dans ses Mémoires parues en 1949.

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Ces adresses ne suffisent évidemment pas à résumer la vie d'une femme comme Joséphine Baker. Son empreinte est gravée dans l'imaginaire des Parisiens et des Parisiennes. Une place du 14e et une piscine sur la Seine portent aujourd'hui son nom et on retrouve son image chez les bouquinistes des Berges de Seine, dans les brocantes ou dans les cafés et cabarets qu'elle a fréquentés.
Le 30 novembre 2021, elle entre au Panthéon !
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