Le cinéma d’art et d’essai a 70 ans ! Et Paris en est la capitale
Le saviez-vous ?
Mise à jour le 24/07/2025

Sommaire
Que recouvre cette appellation ? Dans quelles salles peut-on voir un film d’art et d’essai, autrefois appelé « d’avant-garde » ? Quels sont les grands « hits » du genre ? Avec 38 cinémas indépendants parisiens, il y a sûrement un chef-d’œuvre à découvrir près de chez vous !
Le cinéma « d’avant-garde » a fait ses débuts à Paris… dans une salle créée il y a 100 ans !
Bien avant que l’on parle de « cinéma d’art et d’essai », le Studio des Ursulines, imaginé en 1925 et ouvert en 1926 par Armand Tallier et Laurence Myrga, posait déjà les bases du genre. Niché dans une petite rue du 5e arrondissement qui lui a donné son nom, il devient la première salle spécialisée dans le cinéma d’avant-garde. Son premier public ? L’écrivain André Breton, le peintre Man Ray, le poète Robert Desnos… Rien que ça. Précurseur, il incarne encore aujourd’hui l’esprit libre et curieux du 7e art indépendant.
Au 10, rue des Ursulines, ce cinéma est celui des enfants !
Crédit photo :
Clément Dorval / Ville de Paris
Le Studio des Ursulines présente sa première séance le 21 janvier 1926 ; dans le public on reconnaît entre autres André Breton, Man Ray, Fernand Léger, René Clair, Robert Desnos…
Crédit photo :
Clément Dorval / Ville de Paris
Depuis mars 2003, il a pour vocation d’offrir au jeune public parisien un lieu de découverte du cinéma dans toute sa diversité.
Crédit photo :
Clément Dorval / Ville de Paris
Le 8 octobre 1955, l’Association française des cinémas d’art et d’essai (AFCAE) voit le jour. Cinq salles y adhèrent : le Studio des Ursulines – le seul à subsister –, Les Agriculteurs (12e), le Studio Parnasse (6e), Le Cardinet (17e) et le Studio de l’Étoile (17e).
38 salles classées et 103 écrans à Paris
En France, la cinéphilie est au beau
fixe, grâce notamment aux dispositifs d’éducation à
l’image, aux programmateurs, mais aussi à une industrie
prolifique : 700 longs-métrages sortent dans l’Hexagone chaque année. Tous,
sans exception, sont projetés à Paris.
Côté art et essai, on dénombre 38 salles à Paris, qui totalisent 103 écrans. Une salle est classée « Art et Essai » par le CNC. Pour l’obtenir, il faut projeter 70 % de films
recommandés « Art et Essai » et déposer un
dossier chaque année, qui permet de bénéficier d’aides des pouvoirs publics. En
France, on compte 1 300 cinémas d’art et d’essai (contre 450 en
Allemagne et 300 en Italie).
La nouvelle vague des cinés parisiens
Si des salles ont fermé ces dernières années sur les Champs-Élysées (8e) et que d’autres sont en danger, ailleurs, on se réjouit des ouvertures et des réouvertures. On attend ainsi prochainement l’inauguration du CiNey (18e) et la renaissance de L’Élysée Lincoln (8e) ! Plus d’infos
Des pépites dans chaque cinéma… et en VO of course !
Chaque cinéma d’art et d’essai parisien a sa singularité, son identité et attire un public qui lui ressemble. Il y a presque autant de salles que de spectateurs ! L’ADN qu’ils partagent ? À Paris, tous les films étrangers sont projetés en version originale.
À savoir
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le Studio Galande (5e) projette The Rocky Horror Picture Show non-stop depuis 1978 ;
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la programmation du Studio des Ursulines est destinée au jeune public ;
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au Saint-André-des-Arts (6e), vous pourrez visionner des documentaires et des films expérimentaux ;
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le Reflet Médicis (5e) organise un cycle de "Mardis polonais" ;
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L’Entrepôt (14e) propose plus de douze films chaque semaine ;
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le Grand Action (5e) accueille une dizaine de ciné-clubs tous les mois.
Mon Premier Festival, au Cinéma des cinéastes (17e).
Crédit photo :
Clément Dorval / Ville de Paris
Le Studio 28 (18e) et sa salle unique décorée par Jean Cocteau.
Crédit photo :
François Grunberg / Ville de Paris
L’École Cinéma Club (5e) a deux écrans et diffuse essentiellement des films du patrimoine.
Crédit photo :
Clément Dorval / Ville de Paris
L’entrée du Luminor Hôtel de Ville (Paris Centre).
Crédit photo :
Yohann Borel
Le Studio Galande (5e) toujours aussi populaire depuis près de cinquante ans, avec la diffusion de « The Rocky Horror Picture Show ».
Crédit photo :
Clement Dorval / Ville de Paris
60 % des films sont recommandés « Art et Essai »
Mais c’est quoi, un film d’art et d’essai ? « Un film "Art et Essai" se distingue par sa démarche artistique singulière. Souvent indépendant, il peut s’écarter des codes narratifs ou esthétiques du cinéma grand public et ne cherche pas nécessairement à répondre à des critères commerciaux », détaille David Obadia, délégué général de l’AFCAE.
Ce label est attribué par un collège de cinquante
professionnels du cinéma, réunis par l’AFCAE. Les caractéristiques d’un film d’art
et d’essai sont fixées par décret. « Que
l’on aime ou pas l’œuvre, cela ne rentre pas en compte, précise David Obadia. On vérifie surtout si elle est singulière,
originale, qu’il y a une patte artistique. La France est le seul pays qui a une
telle technicité. »
In fine, plus de 60 % des films sont recommandés « Art et
Essai », mais ils ne représentent que 25 % de part de marché. Beaucoup sont
des films à petite diffusion.
Le panel des films d’art et d’essai est large. Ici, « L’Amour et les Forêts », de Valérie Donzelli.
Crédit photo :
2023 RECTANGLE PRODUCTIONS - FRANCE 2 CINÉMA - LES FILMS DE FRANÇOISE
« My Sunshine », d’Hiroshi Okuyama.
Crédit photo :
© 2024「BOKU NO OHISAMA」Production Committee & COMME DES CINEMAS
« Cet été-là », d’Éric Lartigau.
Crédit photo :
©Magali Bragard Trésor Films
« Tomboy », de Céline Sciamma.
Crédit photo :
© Lilies films
Amélie, Emilia, Brad… des succès retentissants estampillés « Art et Essai »
On a tendance à croire que les films d’art et d’essai sont
d’obscures œuvres que l’on ne peut voir que le mardi à 14 heures… C’est
faux ! Rien qu’en 2024, deux grands succès populaires étaient des réalisations
estampillées « Art et Essai » : En Fanfare, d’Emmanuel Courcol, et Emilia Pérez,
de Jacques Audiard. Et que dire, par le passé, de Fight Club, de David Fincher,
ou Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, de Jean-Pierre Jeunet !
Les films primés dans des festivals drainent aussi des spectateurs dans les salles indépendantes parisiennes. Et des productions d’abord confidentielles, comme Vingt Dieux ou L’Histoire de Souleymane, finissent
par trouver leur public grâce à des programmateurs passionnés qui organisent
débats et ateliers pour accompagner les œuvres.
D’ailleurs, les cinémas d’art et d’essai
sont des « résistants » que la crise du Covid n’a pas affectés, comme le confirme David Obadia : « Entre 2015 et aujourd’hui, leur fréquentation est restée
stable, alors que celle des multiplexes a baissé de 20 % à
30 %. »
Une programmation cohérente… et concertée !
« La programmation peut aussi être construite en fonction de celles des autres établissements : à quoi bon diffuser un blockbuster au Cinéma des Cinéastes (17e) alors que le Pathé Wepler voisin va le proposer ? », pointe David Obadia, qui a commencé sa carrière comme programmateur au Luminor Hôtel de Ville (Paris Centre).
Des films distribués à un faible nombre de copies ont fait salle comble sur la durée grâce à leur accompagnement !
délégué général de l’AFCAE
« Il est important de respecter
les goûts et les attentes de son public habituel et d’apporter de la valeur
ajoutée aux projections. C’est pourquoi ce n’est que dans le cinéma d’art et d’essai
que l’on organise autant de débats, de festivals, d’ateliers de médiation,
d’expériences collectives uniques… Des films distribués à un faible nombre de
copies ont fait salle comble sur la durée grâce à leur accompagnement ! »
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