Le Plant B, le meilleur des plantes à petits prix

« C’est un extraordinaire jardin, complètement caché ! » Aimé, la vingtaine, est tombé amoureux de cet espace vert qui abrite le Plant B (12^e), la ressourcerie des jardiniers. Ce jour-là, il est venu avec son diable à roulettes, en quête de terre pour rempoter ses plantes. « Ils la vendent en vrac. Je prends exactement ce dont j’ai besoin, comme ça, pas de gâchis ! » Le jeune homme, qui sera bientôt DJ à la Javelle (12^e), la guinguette voisine, n’en est pas à sa première visite. « Ici, on trouve tout ce dont on a besoin, à des prix abordables : des plantes, des pots, etc. ! »

À la tête de ce lieu unique, Christine. Elle travaille avec Idalie, entrée dans l’aventure il y a quelques mois. Elles sont soutenues par deux services civiques ou stagiaires et plus de 80 bénévoles qui viennent surtout les samedis, et dont beaucoup ont entre 25 ans et 35 ans. « Le jardinage, ce n’est pas qu’une affaire de seniors », s’amuse la sémillante responsable.

Installée depuis plus d’un an dans des locaux construits en matériaux de réemploi (mis à part la charpente), l’association collecte et remet à la vente outils, pots, arrosoirs, livres ou habits de jardinage. Et surtout, ici, la seconde main s’applique aux plantes, aussi bien d’intérieur que d’extérieur.

Située près des villes val-de-marnaises de Charenton-le-Pont, Saint-Mandé ou Vincennes, qui abritent beaucoup de maisons avec jardins, l’association reçoit de nombreux dons. « Les jardiniers savent combien cela est simple de multiplier des plantes, alors ceux qui en ont en trop nous les apportent, explique Christine. On a notamment un habitué botaniste qui vient tout le temps nous donner des boutures. »

Le lieu travaille aussi avec des entreprises du domaine de l’événementiel. L’industrie du cinéma, par exemple, utilise du végétal sur des temps très courts, alors la ressourcerie le récupère. Certaines plantes peuvent aussi venir d’événements privés. « Parfois, il y a vraiment des pépites. Alors, comme dans toutes les ressourceries, il faut passer souvent ! »

Côté prix, le plus gros de l’offre est à moins de 10 euros. Les très belles pièces, vendues plus cher, restent en dessous de la moitié du prix pratiqué ailleurs.

Le lieu propose aussi des plants de Pépins Production, un agriculteur urbain qui développe des pépinières dans le 20^e avec une équipe en insertion, et dans le 11^e avec des bénévoles. L’intérêt de leurs productions est de proposer des fleurs originales par rapport aux jardineries, comme des pensées sauvages ou de la bourrache.

On peut aussi y trouver des sacs de compost des Alchimistes, structure réputée pour collecter et composter des déchets alimentaires. Comme ils travaillent à côté, ils viennent déposer quelques sacs vendus en conditionné.

Mais la bonne idée du Plant B est son offre de vrac, pour le paillage, les billes d’argile ou le terreau. Si on n’a pas trop d’espace pour jardiner, cela permet d’acheter une plante et un pot, et de la rempoter sur place avant de l’installer chez soi.

Sous le savoureux slogan « Te prends pas le chou, apporte-nous tout ! », le lieu reçoit tous les dons (à l’exception de l’engrais ou de la terre dont il ne connaît pas l’origine). Et si on peut venir déposer directement au Plant B, on peut aussi faire appel à son service de collecte à domicile, la plupart du temps effectué à vélo remorque. C’est un service payant, à tarif accessible, qui répond à une vraie demande de la part des particuliers.

Comme dans toute ressourcerie, tout ce qui est donné est pesé, trié, nettoyé, et les plantes sont soignées si elles sont fatiguées. Ce qui n’est pas réemployable est envoyé à deux organismes de recyclage, Ecologic et Ecomaison.

En moins d’un an, et alors qu’il venait d’ouvrir, le Plant B a collecté 15 tonnes d’objets ou de plantes. « Le taux de mise au rebut est vraiment peu élevé, car on trouve toujours une astuce et on travaille avec du vivant. Alors, si une plante arrive très mal en point, on va la rabattre et la soigner pour qu’elle reparte ! », confie Christine.

Nathalie, justement, prépare minutieusement des fleurs pour la vente. Bénévole, elle a découvert récemment le lieu et y offre un peu de son temps : « Je viens pour mettre les mains dans la terre, par envie de nature, car je vis en appartement. Le travail accompli se voit de suite, c’est très satisfaisant. Et franchement, ça fait presque autant de bien qu’une séance de méditation ! »

Pour se ressourcer et faire de bonnes affaires, ce petit coin de verdure pourrait bien devenir un vrai coin de convivialité où rencontrer ses voisins. Car le lieu ne manque pas d’idées et organise de multiples ateliers pour que tout le monde puisse se mettre au vert.