Liland, animateur dans un centre de loisirs à parité, à cœur joie

Je suis animateur depuis cinq ans et demi, à la fois en périscolaire, quand il y a école, et au sein d’un centre de loisirs à parité, dans le 20^e arrondissement. C’est un dispositif assez unique : nous accueillons une trentaine d’enfants, dont la moitié en situation de handicap, de l’autisme à la trisomie, en passant par la surdité. Les enfants ont entre 6 ans et 14 ans, et nous sommes huit animateurs pour les accompagner au quotidien.

Ce qui distingue le CLAP des autres structures, c’est l’attention portée à l’inclusion et à l’adaptation. On ajuste constamment nos activités pour que chacun y trouve sa place. Pour les enfants valides, c’est une chance incroyable : ils grandissent dans la bienveillance, ils découvrent la différence sans jugement… et ils se font des copains pour la vie !

Vraiment par hasard ! J’ai commencé en faisant un service civique en accueil auprès de la directrice. Ils avaient besoin d’un renfort pour les animations… et là, gros coup de cœur, c’était comme une révélation ! J’ai tout de suite su que c’était ce que je voulais faire. Faire rire les enfants, les voir sourire, s’éclater. Depuis, je ne m’imagine pas faire autre chose et je n’ai pas bougé d’établissement.

J’ai obtenu un brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA) et je serai bientôt animateur titulaire. On apprend aussi beaucoup par nous-mêmes, via des applis ou en échangeant entre collègues, car il n’y a pas de formation spécifique, comme la langue des signes française (LSF) pour pouvoir mieux communiquer avec certains enfants. Dans quelques années, je passerai peut-être d’autres diplômes, pour devenir directeur par exemple.

Ce que j’aime, c’est de pouvoir transformer la journée d’un enfant. On a des jeunes qui sont en instituts médico-éducatifs (IME) ou qui vivent des situations très isolées. Pour eux, venir ici, c’est leur moment de liberté, de détente. L’objectif, c’est qu’ils repartent avec au moins un sourire. Si j’ai ça, alors j’ai gagné ma journée.

Et puis, c’est un métier où il faut être créatif. Moi, je ne suis pas très doué en activités manuelles, mais le sport, c’est mon domaine ! J’adapte mes propositions selon les envies du groupe. Ici, les enfants choisissent eux-mêmes ce qu’ils veulent faire à partir d’un planning. Et si, en plein milieu d’une fresque, ça finit en bataille de peinture, ce n’est pas grave. Le but, c’est qu’ils s’amusent. Peu importe le résultat, ce qui compte, c’est le plaisir de l’instant.

D’abord, de la patience. Un enfant peut faire une crise, refuser de se lever ou simplement avoir besoin de temps. Il faut aussi de la douceur : ne jamais hausser le ton, ce sont des mini adultes, ils méritent tout notre respect.

Il faut aussi s’attendre à gérer quelques situations complexes, en prenant en compte les besoins éducatifs, et savoir dans quoi on s’engage. Par exemple, les animateurs font également les changes. Car on est là pour accompagner chaque enfant, dans sa globalité.

Bien sûr, il faut une bonne dose de créativité et d’adaptabilité. Les journées sont guidées par la même structure de planning, mais aucune ne se ressemble. Enfin, il faut vraiment aimer ce que l’on fait. Ce n’est pas un métier que l’on peut exercer à moitié. Soit on est « clapien », soit on ne l’est pas. Il faut y mettre tout son cœur, sinon, cela ne fonctionne pas.