Mois sans tabac : les idées reçues sur l’arrêt de la cigarette
Vrai / Faux
Mise à jour le 31/10/2025
Novembre, c’est le Mois sans tabac ! Une bonne occasion pour Coumba Haïdara Soumaré, cheffe de projet « Alcool et tabac » à la Mission métropolitaine de prévention des conduites à risques, de disséquer quelques idées reçues sur la cigarette et l’arrêt du tabac.
Arrêter de fumer, c’est surtout une question de volonté
Faux
Le tabagisme est une maladie
chronique multifactorielle, reconnue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il résulte de l’interaction entre la personne
(vulnérabilités psychiques, biologiques, habitudes), le produit (nicotine très
addictive) et le contexte (entourage, normes sociales, environnement). Ces
facteurs influencent à la fois le début, le maintien et la difficulté du
sevrage.
La motivation est utile, mais elle ne suffit pas :
l’accompagnement et les traitements adaptés (substituts, varénicline, cytisine,
etc.) augmentent fortement les chances de succès.
Fumer une ou deux cigarettes par jour, ce n’est pas si grave pour la santé
Faux
Même une seule cigarette par jour augmente significativement le risque d’infarctus et d’AVC. Chez les hommes, fumer environ une cigarette par jour augmente le risque de maladie coronarienne d’environ 48 % par rapport aux non-fumeurs. Fumer 20 cigarettes par jour double ce risque.
Chaque bouffée de fumée contient des milliers de substances
toxiques et cancérigènes.
La cigarette électronique est aussi nocive que le tabac
Faux
La vape contient beaucoup moins de substances toxiques que
la fumée de tabac, car il n’y a pas de combustion.
Les preuves scientifiques montrent qu’elle peut aider
certains fumeurs à arrêter, mais elle n’est pas sans risque (nicotine,
irritants, dépendance) et ne doit pas être utilisée par les non-fumeurs.
Les effets bénéfiques de l’arrêt du tabac sont quasiment immédiats
Vrai
Oui, dès les premières dizaines de minutes puis heures après la dernière cigarette, le corps commence à se réparer :
-
environ 20 minutes après : la pression artérielle et la fréquence cardiaque commencent à revenir vers la normale (Fédération française de cardiologie, 2023) ;
-
environ 8 heures après : la quantité de monoxyde de carbone dans le sang diminue fortement et l’oxygénation des cellules s’améliore (OMS, 2020 ; Vidal, 2021) ;
-
environ 24 heures après : les poumons commencent à éliminer le mucus et les résidus de fumée, et les risques cardiovasculaires commencent à baisser (Vidal, 2021) ;
-
après quelques semaines ou mois, la respiration s’améliore, la toux et la fatigue diminuent (Vidal, 2021) ;
-
à plus long terme (1 an et plus), le risque d’infarctus, d’AVC ou de cancer diminue sensiblement comparé à un fumeur actif (OMS, 2020).
Prendre du poids après avoir arrêté de fumer, c’est inévitable
Pas forcément
En moyenne, on observe une prise de poids de 4 kg à 5 kg après un an, mais un tiers des personnes ne grossit pas du tout.
Ce changement s’explique par la récupération du goût, une
légère baisse du métabolisme et le grignotage compensatoire. Activité physique,
alimentation adaptée et substituts nicotiniques permettent de limiter ce
phénomène.
Les cigarettes « light » ou « slim » sont moins dangereuses
Faux
Ces cigarettes ont la même toxicité que les classiques. Les
fumeurs compensent souvent en tirant plus fort ou plus souvent, ce qui annule
tout effet prétendument « léger ».
Les « slim » ont aussi été un outil marketing visant notamment
les femmes, associant tabac et minceur : une illusion entretenue par le design.
Après des années de tabac, il est trop tard pour arrêter
Faux
Jamais ! Les bénéfices commencent dès les premières heures :
la tension baisse, la respiration s’améliore.
Après un an, le risque d’infarctus est réduit de moitié, et
après dix à quinze ans, le risque de cancer du poumon baisse de 30 % à 50 % selon la
durée et la quantité fumée. Il n’est jamais trop tard pour que le corps récupère.
Arrêter de fumer rend plus stressé
Pas tout à fait
Le sevrage peut provoquer au début de la
nervosité ou de l’irritabilité, mais au bout de quelques mois, les ex-fumeurs
rapportent moins de stress, d’anxiété et de dépression que ceux qui continuent.
Le tabac ne calme pas le stress : il soulage temporairement
le manque de nicotine, puis le renforce.
Arrêter de fumer d’un coup est plus efficace que d’y aller progressivement
Pas forcément
Les deux fonctionnent, mais arrêter d’un coup obtient en
moyenne des taux de réussite un peu plus élevés (22 %, contre 15 % d’abstinence à 6 mois). Le plus important reste l’accompagnement et les traitements : patchs, substituts, suivi tabacologique.
Quelle est la meilleure technique pour arrêter de fumer ?
La plus efficace combine soutien comportemental et
traitement médical. L’association patch + forme orale de nicotine multiplie les
chances de succès. La varénicline et la cytisine sont aussi très efficaces,
selon le profil. L’accompagnement (tabacologue, ligne Tabac info service au 39
89, application) reste essentiel.
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