Quel rôle pour la police municipale dans la Ville du quart d'heure ?

Interview

Mise à jour le 03/07/2025

Une policière municipale debout devant des enfants
Alors que 206 agents de police municipaux se sont vus confiés une nouvelle mission, devenir des référents de quartier, des référents pour les personnes à la rue ont également été désignés dans plusieurs arrondissements. Entretien avec Stéphane, chef adjoint de la division territoriale du 14ᵉ, et Fabien, chef de la division territoriale du 18ᵉ, pour expliquer les objectifs de ces dispositifs et de leur déploiement.

Qu’est-ce qu’une division territoriale ?

Stéphane et Fabien : Une division territoriale de la direction de la police municipale et de la prévention (DPMP) regroupe des équipages intervenant sur l’ensemble d’un arrondissement. Polyvalents, ils prennent en charge toutes les missions de la police municipale : infractions au code de la rue, incivilités dans l’espace public, ainsi que des opérations de sécurisation, souvent en appui aux autres directions de la Ville (propreté, voirie, etc.). Lors de leurs îlotages, leur présence assure la visibilité de la police municipale et permet aux usagers de solliciter directement leur intervention.
En complément, plusieurs autres agents de la ville contribuent à la tranquillité publique : les agents d’accueil et de surveillance, présents dans les parcs et jardins et chargés du contrôle d’accès aux bâtiments municipaux ; les médiateurs, mobilisés pour la prévention et la veille sociale ; et les agents de la mission d’accompagnement et de protection (MAP), chargés de sécuriser les abords des écoles et les traversées piétonnes.

Quel est le rôle des référents de quartier et des référents personnes à la rue ?

Visuels de l'Unité d'assistance aux sans-abri dans le bois de Vincennes
Dans les 14e et 18e arrondissements, chaque quartier est couvert par deux référents de quartier, qui sont des policiers municipaux (chefs de service ou chefs de brigade). Leur mission, à la fois opérationnelle et relationnelle, est d'incarner une présence stable et visible dans les quartiers. À terme, des trinômes pourraient être constitués avec des référents mobilisés également en soirée pour renforcer la continuité de l’action sur le terrain.
En parallèle, dans certains arrondissements, dont le 18ᵉ, un référent « Personnes à la rue », unique à l’échelle de l’arrondissement, assure une veille globale sur les situations de sans-abrisme. Il suit quotidiennement ces situations en lien avec les services sociaux compétents (comme l’unité d'assistance aux sans-abri), y compris lorsque la police municipale n’intervient pas directement, afin d’éviter tout « angle mort » sur le territoire. Il collabore étroitement avec les référents de quartier.

En quoi les référents contribuent-ils à une police municipale d’ultra-proximité ?

La police municipale veille sur les baignades du canal St Martin
Les référents de quartier jouent un rôle essentiel dans la construction d’une police municipale de proximité. Bien que les agents puissent intervenir sur différents secteurs, l’assignation de référents identifiés pour chaque secteur (correspondant à un conseil de quartier), permet d’offrir aux habitants des interlocuteurs privilégiés et stables, à une échelle plus fine que celle de l’arrondissement. Au-delà du lien qu’ils tissent avec les habitants, les référents de quartier travaillent également à connaître les commerçants, les associations et les institutions locales.
Leur mission ne se limite pas à la relation de proximité : ils contribuent activement à l’organisation des missions, en partageant leurs constats de terrain et en transmettant les informations à la Cellule de coordination opérationnelle (CCO), afin que ces retours alimentent concrètement l’action de la police municipale au quotidien.

Quels sont les premiers retours du terrain ? Comment s’est passée la mise en place ?

Le dispositif des référents de quartier est encore trop récent pour pouvoir dresser un bilan - dans le 14ᵉ arrondissement, le lancement officiel a eu lieu le 1ᵉʳ avril 2025. Dans le 18ᵉ arrondissement, leur déploiement a commencé par des îlotages de terrain (des îlotages de quatre heures, pour permettre aux agents de réellement arpenter leur quartier et d’établir des premiers contacts). Des échanges sont en cours pour structurer les remontées de terrain, favoriser le partage d’informations entre les agents et renforcer leur prise en compte dans la coordination des opérations.

Quelles sont les perspectives pour les référents de quartier ?

Dans les deux arrondissements, le travail est encore en phase de lancement : les rencontres locales se poursuivent afin de renforcer les liens avec les commerçants, les habitants et les associations. Pour aller plus loin, la participation à la vie locale se manifestera par la présence des référents lors de certains événements de quartier (fêtes, activités scolaires, manifestations associatives) et sur les marchés.
Dans le 14e arrondissement, une présence aux conseils de quartier est envisagée, en complément d’autres formes de participation locale, comme les « Café Police » déjà mis en place dans les squares, les parcs et sur les marchés de l’arrondissement.
Dans le 18e, on évoque également ce type de formats ancrés dans l’espace public, à l’image des marches exploratoires. Celles-ci permettraient d’observer in situ les problématiques liées à la tranquillité publique et de favoriser un dialogue direct avec les habitants.
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