Paris défend un numérique plus sobre, plus démocratique et plus inclusif

Actualité

Mise à jour le 04/12/2025

Une personne sur son téléphone portable. Plan emploi édition 100% digitale
Pour répondre aux défis que pose le numérique, tant sur le plan environnemental que le plan sociétal, la Ville de Paris s’est dotée d’une stratégie numérique responsable. Elle entend en faire un outil utile, au service d’une ville plus juste, plus libre et plus écologique.
À l’échelle mondiale, le numérique représente environ 4 % des émissions de gaz à effet de serre : une empreinte environnementale qui pourrait doubler d’ici 2030, et même tripler d’ici 2050 si rien n’est fait. Longtemps considéré comme un outil immatériel, le numérique est, dans les faits, une industrie lourde à l’origine de pollutions et consommatrice de ressources naturelles et d’énergie. Le fonctionnement des réseaux et des centres de données représente à lui seul 11 % de la consommation d’électricité en France !
En tant que territoire avec une population fortement connectée et des activités économiques largement tertiaires, Paris est concernée par les défis environnementaux, économiques et sociaux posés par le numérique. Ce dernier représente environ 5 % de l’empreinte carbone totale du territoire parisien et les plateformes numériques privées y transforment en profondeur les modes de vie : mobilité, travail, logement, information…
Malgré ses effets indésirables, le numérique reste un vecteur de solutions face aux défis du XXIe siècle. Depuis la loi du 15 novembre 2021 sur la réduction de l’empreinte environnementale du numérique (dite loi REEN), les communes et les intercommunalités de plus de 50 000 habitants doivent élaborer une stratégie numérique responsable. Celle de Paris s’est construite sur trois piliers : un numérique plus sobre, plus démocratique et plus inclusif.

Un numérique plus sobre

L’axe de la sobriété place la réduction de l’empreinte écologique au premier plan. L’administration parisienne s’engage à devenir exemplaire en optimisant ses infrastructures et ses pratiques. Concrètement, cela se traduit par le développement systématique du réemploi et de la réparation des matériels, et l’optimisation de ses centres de données.
Sur le territoire, la stratégie appelle à un encadrement du développement de nouveaux centres de données, mais également du déploiement des grandes plateformes numériques, comme cela a déjà été fait avec les trottinettes en libre-service et les meublés touristiques. L’objectif est de limiter les externalités négatives et de garantir une gestion sobre des ressources critiques, notamment électriques, hydriques et foncières.
Du côté de l’attractivité territoriale et du développement économique, la Ville de Paris souhaite continuer de soutenir et de valoriser les modèles innovants, à la croisée de l’économie circulaire et de l’économie sociale et solidaire (ESS).

Un numérique plus démocratique (et l’usage de l’intelligence artificielle)

La Ville place la transparence et la participation citoyenne au cœur de ses objectifs. La stratégie favorise la mise en place de services ouverts et écoconçus, ainsi que l’utilisation de logiciels libres. De quoi réduire la dépendance aux services privés et souvent étrangers, et garantir la réversibilité et l’accès aux données publiques. À ce jour, 4/5 des bases de données sont déjà en open source.
Un point d’action majeur concerne l’intelligence artificielle (IA). La Ville, qui a déjà initié des travaux participatifs sur le sujet, entend poursuivre les efforts pour encadrer ses usages. Il s’agit de fixer des principes éthiques et de transparence : pour cela, un comité éthique et d’orientation supervisera les projets d’IA et l’exécutif municipal validera tout projet embarquant des outils d’IA.
Autre volonté de la stratégie : diminuer l’emprise des panneaux numériques sur l’espace public, ceci afin de réduire la saturation cognitive générée par l’omniprésence d’écrans et pour diminuer la consommation énergétique.

Un numérique plus inclusif

Même si Paris est un pôle d’attraction pour les cadres et les jeunes urbains connectés, la stratégie souligne l’existence de publics plus fragiles pour lesquels l’accès aux outils et aux usages numériques reste inégal. Pour lutter contre cette fracture du numérique, la Stratégie parisienne d’inclusion numérique (SPIN), amorcée depuis 2017, sera prolongée et amplifiée.
L’action repose également sur la mobilisation de l’ESS et sur la mise à disposition de matériel reconditionné aux personnes qui en ont besoin. Celles-ci pourront également bénéficier d’un accompagnement afin de mieux utiliser les outils, mais également de sensibilisation et d’éducation aux usages du numérique. Si les publics précaires sont les premiers concernés, les jeunes générations qui peuvent être exposées à une consommation numérique excessive sont également au centre du dispositif.