Jonas Bidault, le chef de tir du spectacle du 14-Juillet, à ciel ouvert

Interview

Mise à jour le 09/07/2025

Jonas, chef de tir feux d'artifice-drones du 14 juillet 2025
Cet article fait partie de Paris en Seine
À la tête du feu d’artifice et du spectacle de drones tiré devant et sur la tour Eiffel ce 14 juillet 2025, Jonas Bidault nous emmène dans les coulisses d’un show hors norme.

Comment se prépare un spectacle multimédia à la tour Eiffel à l’occasion du 14-Juillet ?

C’est un travail technique, artistique et logistique colossal, et qui se joue dans un timing très serré. Par exemple, sur la tour Eiffel (7e), toutes « les matières actives » ne sont installées que dans la nuit du 13 au 14 juillet – c’est impossible de le faire avant, car le site est ouvert aux touristes. Nos travailleurs « acrobatiques » (des professionnels de l’intervention sur corde) montent alors sur la structure pour prépositionner des supports, disposer le câblage et préparer les accroches pyrotechniques.
Le 14 juillet, quand la tour est fermée au public, nous fixons tous les effets pyrotechniques, qui feront « des monotirs », partant en traits ou en gerbes. Parallèlement, nos équipes installent, le long des avenues de New-York et des Nations-Unies (16e), « les bombes » qui créent les sphères d’étoiles dans le ciel et un éclairage spectaculaire sur le Champ-de-Mars (7e) et le pont d’Iéna.
Je dois dire que travailler sur la tour Eiffel est un Graal pour nous tous : c’est un monument magnifique qui prend bien la lumière, et dont le design et les courbes permettent de créer des trajectoires incroyables pour les effets pyrotechniques !

À quoi peut-on s’attendre cette année pour le spectacle du 14-Juillet ?

Je préfère préserver le mystère ! Je peux dire qu’il se déploiera sur trois trames : la solidarité, les 10 ans de l’Accord de Paris et l’amitié Brésil-France. La Ville nous propose les thématiques et la bande-son souhaitée, puis, sur cette base, notre directeur artistique écrit un spectacle pyrotechnique et de drones qui « danseront » autour de la tour Eiffel. Nous dessinons un storyboard et créons une prévisualisation en 3D avant de faire des essais, puis de programmer la chorégraphie finale. Cela nous demande deux mois et demi de travail intensif.

Je vous promets qu’il y aura de beaux moments et quelques scoops à ne pas manquer !

Jonas Bidault
chef de tir au groupe F, responsable du spectacle du 14-juillet
Cette année, il y aura des surprises, notamment dans les images reproduites par les drones. En 2024, le thème olympique était assez évident et on a représenté l’ensemble des disciplines au-dessus de la tour Eiffel ; là, cela demande plus de créativité. Mais je vous promets qu’il y aura de beaux moments et quelques scoops à ne pas manquer !

Les drones sont désormais essentiels au spectacle. Comment les intégrez-vous ?

Cela fait une dizaine d’années que les spectacles de drones sont apparus – et le show qui a marqué leur avènement est celui des Jeux de Tokyo 2020. À Paris, ils sont arrivés l’an dernier pour le 14-Juillet et les Jeux olympiques et paralympiques. Cette année, il y en aura 1 100 qui s’envoleront au-dessus du pont d’Iéna.

Avec les drones, on peut donner plus de sens et s’exprimer de manière plus précise.

Jonas Bidault
chef de tir au groupe F, responsable du spectacle du 14-juillet
Chaque engin mesure 30 cm sur 30 cm, et pèse 200 grammes une fois équipé de lumières et d’artifices. Ils ne fonctionnent pas du tout comme des drones grand public : ils sont pilotés en flotte via un réseau wifi qui leur permet de communiquer entre eux. Cette année, les drones voleront à 300 mètres d’altitude, au niveau de la tour Eiffel, c’est bien plus haut qu’en 2024 !
On peut produire des images et du lettrage ! Mais quand on utilise des drones, on travaille avec « des points » et on ne peut pas – du moins, pas encore – tout dessiner. Il faut alors faire preuve d’imagination, d’adaptation, et surtout, aller à l’essentiel pour que l’image soit lisible.

À quoi penserez-vous à 22 h 59, juste avant le début du show ?

C’est forcément un moment de tension. Le concert de la Ville de Paris vient de se terminer et, dès que l’on reçoit le feu vert, tout doit partir en parfaite synchronisation : la lumière, le son, la pyrotechnie et les drones. Pendant le spectacle, en tant que chef de tir, je suis dans « le show control », un Algeco situé entre la tour Eiffel et la Seine, au pied du pont d’Iéna. C’est de là que l’on pilote l’ensemble, que l’on est en contact avec les vigies qui assurent la sécurité, et que le signal musical est envoyé sur tous les systèmes de sonorisation du Champ-de-Mars, du Trocadéro et pour la télévision.
Et ça commence pour vingt minutes de magie dans le ciel de Paris ! Une fois terminé, le travail continue, car il faut démonter rapidement pour que la Ville rouvre ses axes aux Parisiens…
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Feu d'artifices du 14-juillet à la tour Eiffel - Champ de Mars, Paris 7e
Du lundi 14 juillet 2025
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