Là-bas, c’est aussi Paris !

Le saviez-vous ?

Mise à jour le 23/06/2025

Ecluses, bordées d'une maison, gérées par la Ville de Paris dans le 77.
On imagine souvent que le patrimoine de la Ville de Paris se limite à ses arrondissements. Pourtant, la capitale possède et entretient des lieux insolites, techniques, cultuels ou culturels – parfois spectaculaires – en dehors de ses frontières… De quoi donner envie de franchir le périph !

10 écluses de la Villette au Port aux Perches… et des loisirs bucoliques

Telle une route au cœur de la métropole du Grand Paris, le canal de l’Ourcq à grand gabarit (11 km), le canal à petit gabarit (86 km), le canal de dérivation du Clignon (2,3 km) et la rivière d’Ourcq canalisée (11 km) traversent cinq départements, du 19e arrondissement de Paris à Silly-la-Poterie (Aisne)… et autant de paysages différents. Les dix écluses, le pont mobile et le pont-canal appartiennent à la Ville de Paris et sont entretenus par ses agents du service des canaux (éclusiers, scaphandriers, jardiniers, conducteurs de machines…), tout comme le chemin de halage, sur une largeur de 5 mètres sur chaque berge.
Sur certains tronçons de ce canal, vous pouvez venir pratiquer le canoë-kayak (entre Mareuil-sur-Ourcq et l’écluse de Sevran), la randonnée pédestre grâce à des itinéraires balisés, la pêche pour les titulaires d’un permis, et même la navigation de plaisance motorisée à une vitesse limitée à 6 km/h. Une partie seulement des berges est équipée de pistes cyclables, du bassin de la Villette à Claye-Souilly (Seine-et-Marne).

L’usine de pompage de Trilbardou alimente Paris en eau non potable

En 1858 et 1865, les étés très secs paralysent la navigation sur le canal de l’Ourcq. La Ville de Paris obtient l’autorisation de puiser de l’eau de la Marne à Trilbardou (Seine-et-Marne), là où le canal est établi à proximité de la rivière.
La machine de pompage est mise en activité pour la première fois en 1869 : une monumentale roue à aubes de 11 mètres de diamètre actionne quatre pompes volumétriques pouvant refouler 27 000 mètres cubes d’eau par jour. La roue hydraulique puise l’eau de la Marne, située 12 mètres en contrebas, pour la rejeter dans le canal de l’Ourcq, afin de garder un niveau constant durant la saison sèche.
Plus de cent cinquante ans plus tard, cette roue est toujours là, mais le pompage s’effectue par des installations électriques plus récentes, que des agents de la Ville pilotent depuis un poste de commande installé dans l’usine. C’est grâce à ce réseau que Paris est alimentée toute l’année en eau non potable, destinée à la navigation sur les canaux Saint-Martin et Saint-Denis, au nettoyage des rues et à l’arrosage des parcs et des jardins, mais aussi à l’alimentation des lacs des bois de Vincennes (12e) et de Boulogne (16e).
Témoignage de l’évolution technologique du XIXe siècle, classée monument historique depuis 1992, l’usine parisienne se visite en groupes guidés – un petit musée y est même aménagé – lors des Journées du patrimoine.
Une autre usine élévatoire, également classée, est située sur la commune de Villers-lès-Rigault (Seine-et-Marne).

En Côte-d’Or, Source-Seine, là où commence le mythe

Nous sommes ici au cœur de la Bourgogne, à près de 300 kilomètres de la capitale ! Et pourtant, le domaine des sources de la Seine appartient à Paris : la Ville a acheté ce lieu 12 500 francs en 1864 ! Ce vallon de près de 2 hectares a une valeur symbolique : sept sources s’y unissent pour former un petit ruisseau qui deviendra la Seine.
Promenez-vous dans ce parc paysager à l’anglaise, construit sur le modèle des squares parisiens haussmanniens, qui comprend une grotte dessinée par les architectes Baltard et Davioud. Afin de créer un environnement romantique et pittoresque, s’inspirant des allées du parc des Buttes-Chaumont (19e), les deux architectes ont entrepris de canaliser la source pour alimenter un plan d’eau sur lequel se reflète la grotte. Celle-ci est inaugurée en 1867 et, avec elle, une statue de la nymphe des sources de la Seine ainsi qu’un petit pont en pierre, le premier sur la Seine.

Des cimetières extramuros, lieux de patrimoine, de promenade et de quiétude

Ces nécropoles se situent dans le Val-de-Marne (Thiais et Ivry-sur-Seine), en Seine-Saint-Denis (Pantin, Saint-Ouen-sur-Seine et La Plaine Saint-Denis) ou dans les Hauts-de-Seine (Bagneux), mais, depuis 1922, elles sont administrées par la Ville de Paris. À l’époque, la capitale a établi ces cimetières extramuros pour faire face au manque de place dans les quatorze structures intramuros.
Le plus étendu est le cimetière de Pantin avec 107 hectares, c’est même le plus grand cimetière de France en activité. Il est également connu pour ses belles allées bordées d’arbres (marronniers, mûriers blancs, tilleuls de Hollande…) et la tombe de la chanteuse Fréhel.
Le plus récent est le cimetière de Thiais, ouvert en 1929. Il compte 115 000 sépultures, dont celles de 700 soldats serbes de la Première Guerre mondiale, enterrés dans un carré militaire. Ce cimetière a également la particularité d’abriter les seuls « terrains communs » de Paris pour adultes, dits « jardins de la Fraternité », où sont inhumées gratuitement les personnes non identifiées ou sans ressources.
Les cimetières sont des lieux de recueillement, mais rien ne vous empêche d’y faire une balade pour en découvrir le patrimoine et la biodiversité tout en respectant la quiétude des sites.

Hauteville House à Guernesey, un prestigieux pied-à-terre anglo-normand

Cette fois, on franchit la Manche ! Hauteville House a été la demeure de Victor Hugo de 1856 à 1870 à Guernesey. Le lieu a vu naître parmi les plus grands chefs-d’œuvre de l’auteur : Les Misérables, Les Travailleurs de la mer, L’Homme qui rit
La maison a été donnée à la Ville en 1927 par ses héritiers. Paris possède donc un pied-à-terre prestigieux dans les îles anglo-normandes, et il faut désormais un visa pour s’y rendre !
Elle accueille les visiteurs chaque année, du 1er mai au 30 septembre, pour une expérience unique, complémentaire à la visite de la maison de Victor Hugo (Paris Centre).
Rome est (aussi) à vous !
Pas tout à fait, mais… « Solo Parigi è degna di Roma, solo Roma è degna di Parigi » (Seule Paris est digne de Rome, seule Rome est digne de Paris), telle est la devise du jumelage entre les deux villes depuis soixante-huit ans. Conséquence de ce jumelage pour les Parisiens : sur simple présentation d’un document officiel attestant leur domicile parisien, ils peuvent entrer gratuitement dans de nombreux musées de Rome !
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