La Grande Synagogue de Paris fête ses 150 ans

Le saviez-vous ?

Mise à jour le 28/05/2025

Intérieur de la synagogue de Paris
Ouverte au culte en 1875, la Grande Synagogue de Paris fait partie des édifices cultuels dont la Ville de Paris est propriétaire. Alors qu’une exposition retrace son histoire jusqu'au 12 juin, voici 7 secrets sur ce bâtiment classé monument historique.

C’est la plus grande synagogue de France

C’est en 1867 que le chantier de la Grande Synagogue est lancé sous la supervision de l’architecte Alfred-Philibert Aldrophe. À cette période, près de 30 000 Juifs vivent et travaillent dans les quartiers du Marais et de la Chaussée-d’Antin. L’empereur Napoléon III, reconnaissant le dynamisme qu’apportaient les grands financiers et entrepreneurs juifs au rayonnement de Paris et de la France, souhaite doter la communauté israélite d’un lieu de culte digne de son importance dans le quartier. Il leur fait don de l'emplacement d'un ancien hôtel particulier de Napoléon Ier pour créer leur « maison de prière ».
Intérieur de la synagogue de Paris
Dotée d’une façade monumentale de 38 mètres de haut, celle que l’on appelle aussi synagogue de la Victoire est munie d’une nef capable d’accueillir 1 800 fidèles. C’est ainsi la plus grande synagogue de France et la deuxième d’Europe après celle de Budapest (Hongrie).

Elle n’est pas orientée vers Jérusalem, comme l’exige la tradition

La raison ? Initialement, la Grande Synagogue devait ouvrir sur l’actuelle rue de Châteaudun (9e), beaucoup plus large que la rue de la Victoire (9e), mais l’impératrice Eugénie aurait refusé que l’entrée d’une synagogue puisse se faire à mi-chemin entre les deux églises du quartier : La Trinité et Notre-Dame-de-Lorette.

Son architecture est celle d’une cathédrale

La Grande Synagogue est construite dans le cadre des grands travaux du baron Haussmann. Sa conception est ainsi influencée par le style Second Empire, en particulier l’escalier d’honneur, les vitraux, les candélabres en bronze doré et le foyer. Mais son architecture évoque surtout la silhouette d’une basilique chrétienne : la hauteur de la nef de 28 mètres, la présence des grands orgues et le chœur rappellent le plan des églises construites à cette époque. Il s’agissait de montrer que les israélites n’étaient pas différents de leurs concitoyens et qu’ils étaient parfaitement intégrés à la communauté chrétienne nationale.

Son mobilier et ses décors sont majestueux

L’ornementation du monument a été confiée à une pléiade d’artistes, comme le peintre Louis Rey, les sculpteurs Auguste Lechesne et Désiré Bloche, les maîtres verriers Antoine Lusson et Stanislas-Eugène Oudinot, les entrepreneurs marbriers Langlois, Droute et Lozier. Une verrière en métal et verre, œuvre des ateliers Eiffel, a été déposée dans les années 1990 – il n’en reste que les supports ajourés.
Les sols sont quant à eux recouverts de riches mosaïques et les murs de lambris finement moulurés. Levez les yeux pour découvrir des luminaires impressionnants : lustres, lanternes et torchères monumentales permettent un éclairage de la nef sur mesure. Le grand chandelier en argent massif ainsi que la lampe éternelle ont été offerts par le banquier Gustave de Rothschild lors de l’inauguration. Ils ont été électrifiés en 1906.

Le capitaine Dreyfus y a célébré son mariage

Même s’il était peu attaché à la tradition, le capitaine Alfred Dreyfus, arrivé d’Alsace à Paris, a épousé Lucie Hadamard dans cette synagogue le 21 avril 1890, quelques années avant le déclenchement de « l’affaire » qui a bouleversé la fin du XIXe siècle en France. La cérémonie avait été présidée par Zadoc Kahn, grand rabbin de France, qui défendra plus tard la liberté de Dreyfus.

On y trouve deux monuments aux morts

La silhouette de la synagogue a peu changé depuis son ouverture en 1875… Jusqu’à ce que l’on y édifie un monument aux morts et des plaques à la mémoire des Juifs ayant combattu pendant la Première Guerre mondiale dans la galerie orientale (dont le frère d’André Citroën, Bernard et Nissim de Camondo). On y trouve aussi des plaques commémoratives pour d’illustres personnages, comme l’écrivain Charles Péguy.
Sous le porche, un autre monument, érigé à la mémoire « de nos frères combattants de la guerre et de la Résistance » et « des victimes de la barbarie allemande », commémore l’engagement des citoyens de confession juive dans la lutte contre l’occupant nazi ainsi que les victimes de la Shoah. Un coffre contient un cahier répertoriant 70 000 noms de disparus. Le monument a été inauguré en 1949 par le président de la République, Vincent Auriol.
De lieu de culte, siège du consistoire de Paris, la synagogue est ainsi devenue un important lieu de mémoire pour la communauté juive, ainsi qu’un édifice reconnu sur le plan patrimonial après son classement au titre des monuments historiques en 1987.

Elle n’est pas la seule synagogue appartenant à la Ville de Paris

La Ville est propriétaire de 85 églises, neuf temples protestants et deux synagogues. Celle de la rue des Tournelles (Paris Centre) a été construite en 1876 au cœur du quartier du Marais. Marcellin-Emmanuel Varcollier, élève de Louis-Pierre Baltard, en a assuré la conception architecturale. Comme la Grande Synagogue, la synagogue des Tournelles est d’obédience ashkénaze.
Ces bâtiments peuvent être visités en dehors des horaires de culte.

Une visite de la Grande Synagogue de Paris en vidéo !

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Grande Synagogue de la Victoire
44 rue de la Victoire
75009 PARIS
Complément d'adresse
Exposition : la synagogue de la Victoire a 150 ans !
Grande Synagogue de la Victoire - 44 rue de la Victoire, Paris 9e
Du lundi 12 mai 2025 au jeudi 12 juin 2025
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