La chapelle de la Sorbonne, vers une ouverture permanente au public prochainement

Et si la chapelle de la Sorbonne et sa fameuse coupole rouvrait enfin au public ? En janvier 2025, la chapelle bénéficiait d’un nouvel élan grâce à son inscription à la World Monuments Watch, programme phare du World Monuments Fund (WMF), qui sélectionne tous les deux ans 25 sites historiques exceptionnels à préserver à travers le monde. Sélectionnée parmi plus de 200 candidatures, la chapelle est ainsi reconnue pour sa valeur historique, artistique et symbolique exceptionnelle. Cette première impulsion est décisive !

Dix mois plus tard, la convention tripartite (Ville de Paris-WMF-Chancellerie des Universités de Paris) votée en Conseil de Paris acte définitivement les ambitions partagées : les trois institutions travailleront ensemble sur les sujets de conservation, mais aussi sur la programmation artistique et culturelle à venir de ce haut lieu patrimonial de l’histoire de Paris et de France.

Depuis janvier 2025 et grâce aux mécènes du WMF, des opérations de restauration ont pu d'ores et déjà être programmées, étape préalable et indispensable à l’ouverture au public.

Premier effort visible de ce travail commun : des travaux dès cet été ont permis la restauration des portes monumentales de l'entrée de la chapelle, offrant enfin au public un accès direct et privilégié depuis la place de la Sorbonne ! Cette année, lors des Journées Européennes du Patrimoine, qui offrent habituellement la possibilité au public de voir la chapelle, l'affluence a d'ailleurs été record car près de 15 000 personnes ont pu découvrir l'édifice et ses joyaux.

D'autres interventions devraient être prochainement engagée dans les mois et années à venir, en priorité au niveau du chœur, de la coupole et de la tribune d’orgue.

En effet, après la restauration en 2024 du tombeau du Cardinal de Richelieu sculpté par François Girardon (1628-1715) ainsi que celle du tombeau du Duc de Richelieu réalisé par Etienne-Jules Ramey (1796-1852), ce sera bientôt le tour des peintures murales des transepts et des médaillons de la base de la coupole réalisés par Philippe de Champaigne (1602-1674). Ces peintures et médaillons constituent le seul témoignage subsistant de son importante activité de peintre décorateur, qu’il avait exercée au palais du Luxembourg, au palais Cardinal, au château de Richelieu et au palais des Tuileries.

La réouverture au public nécessitera également la remise aux normes de sécurité et d’accessibilité ainsi que l’installation d’équipements prérequis pour le déploiement d’un projet culturel et artistique.

Plus ancienne université de France, la Sorbonne (5^e), est un lieu d’enseignement et de recherche. En son cœur, la chapelle Sainte-Ursule de la Sorbonne, dite chapelle de la Sorbonne, est un élément structurant et symbolique de la capitale, qui incarne le reflet d’une tradition vieille de plus de huit siècles. Ce joyau de l’architecture française a connu des usages variés depuis le XIV^e siècle et abrite notamment la tombe du cardinal Richelieu (1585-1642).

Au cours de la Révolution française, la chapelle est vandalisée, les œuvres dispersées ou, pire, détruites. Heureusement, le tombeau du cardinal de Richelieu, chef d'œuvre de François Girardon, a été épargné. L'édifice, au cours du XIXe siècle, devient tour à tour lieu de culte, ateliers d'artistes et amphithéâtres dédiés aux étudiants.

Entre 1883 et 1901, une longue campagne de reconstruction de la Sorbonne est entreprise.

À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la chapelle devient un lieu de mémoire. Une crypte est aménagée au sous-sol. Elle rend hommage aux lycéens et enseignants martyrs de la Résistance française.

Dans les années 1980 et 1990, la chapelle devient un lieu d'expositions géré par la direction des affaires culturelles de la Ville de Paris et ouvert régulièrement au public. Endommagée par la tempête de 1999, elle est fermée pour raisons de sécurité et demeure inaccessible depuis. En 2004, une nouvelle campagne de travaux est entreprise et achevée en 2008 afin de restaurer les façades et les toitures.

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