3 questions à Frédéric Villeroux, champion paralympique de cécifoot

Interview

Mise à jour le 25/08/2025

Meng Liu, de Chine, Frédéric Villeroux, de France, et Jiabin Zhang, de Chine, se disputent le ballon lors du match de phase préliminaire du groupe A de football à cinq masculin (non-voyant) opposant la France à la Chine, le 1er septembre 2024, au quatrième jour des Jeux paralympiques d'été de Paris 2024, au stade de la tour Eiffel, à Paris, France.
Le 7 septembre 2024, il inscrivait le tir au but victorieux au bout de la finale de cécifoot des Jeux de Paris 2024. De quoi propulser les Bleus sur le toit du monde et faire chavirer l’Arena Champ-de-Mars. Frédéric Villeroux, alors capitaine de l’équipe de France, revient sur ce moment unique.

1 > Quel est l’impact de la médaille d’or remportée aux Jeux de Paris 2024 sur le cécifoot français ?

La première bataille des Jeux paralympiques était de sensibiliser le grand public. Celui-ci a pu découvrir que l’on pouvait faire du sport, même avec un handicap assez lourd. Les terrains de cécifoot de Paris 2024 ont aussi été réutilisés dans d’autres villes françaises.
Autrement, depuis notre titre, il n’y a pas forcément plus de licenciés en France : en réunissant les différentes catégories, on compte environ 450 pratiquants. Car la discipline reste assez élitiste et difficile pour les novices, elle nécessite de savoir faire beaucoup de choses sur le terrain.

2 > Que représente ce titre pour vous ?

Nous avons été le seul sport collectif des Jeux paralympiques à décrocher une médaille d’or : un vrai hold-up ! C’est beau ce que l’on a réalisé face à des formations comme l’Argentine, dont les joueurs sont professionnels, alors que l’équipe de France ne compte que des amateurs.

Avant le tournoi, on ne pensait pas qu’il y aurait autant de spectateurs : ils étaient plus de 11 000 dans les tribunes.

Frédéric Villeroux
champion paralympique de cécifoot
C’est une concrétisation dans ma vie de sportif, une récompense pour tous les sacrifices faits, et encore plus devant ma famille et mon public. C’est un moment qui restera gravé à jamais. On a réalisé un exploit. Avant le tournoi, on ne pensait pas qu’il y aurait autant de spectateurs : ils étaient plus de 11 000 dans les tribunes. Plus qu’aux Jeux de Londres 2012 ou à ceux de Rio 2016 !
Si je souhaitais mettre fin à ma carrière avec les Jeux de Paris 2024, j’ai changé d’avis après avoir appris l’organisation de l’Euro en France en 2026… Je repars donc sur des stages de préparation pour cette compétition, qui sera qualificative pour les Jeux de Los Angeles 2028. La route va être longue, et tout le monde voudra nous battre.

3 > C’est vous qui avez inscrit le tir au but de la victoire en finale. Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ?

Je suis allé tirer le penalty sans aucun stress. Après le but, j’ai voulu aller vers le public, mais je n’avais plus de jambes et je me suis écroulé sur le terrain. J’ai revu toute ma vie sportive en moins d’une minute, les bons et les mauvais moments !
Un an avant la compétition, je souhaitais tout arrêter, et c’est ma femme qui m’a convaincu de continuer. Je n’ai qu’un seul regret : que le staff de l’équipe n’ait pas reçu de médailles aux Jeux paralympiques.
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