À la découverte du Paris noir

Le saviez-vous ?

Mise à jour le 19/09/2025

Dessins sur des bacs à fleurs, rue Myrha.
À l'occasion de la sortie du guide « À la découverte du Paris noir », partons à la rencontre des personnalités qui ont marqué l'histoire parisienne

La rive gauche, lieu de naissance de la pensée noire francophone

Les rues et les cafés des 5e et 6e arrondissements ont longtemps résonné de débats d'écrivains et de militants sur la négritude, l'indépendance des colonies et la condition noire. Autour de la Sorbonne, après la Seconde Guerre mondiale, on retrouvait aussi des intellectuels noirs américains qui trouvaient là refuge, notamment au Café Tournon.
Kévi Donat, guide touristique et auteur du guide A la découverte du Paris noir (Ed. Faces Cachées, 2025), aime s'arrêter devant le Panthéon, l'un des monuments parisiens où « ont été convoqués les thèmes liés à la citoyenneté, aux colonies, à l'esclavage et aux abolitions » et où reposent plusieurs afro-descendants, Alexandre Dumas, Felix Eboué, Joséphine Baker et Aimé Césaire.
Il entraîne ensuite ses groupes de touristes vers la place de la Sorbonne, où s'est déroulé, en septembre 1956, le Congrès international des écrivains et artistes noirs. À deux pas se trouve Présence africaine, une librairie/maison d'édition fondée en 1947 qui a publié Aimé Césaire, Cheikh Anta Diop et Maryse Condé.

Ces personnalités qui ont laissé leur empreinte dans Paris

La liste de ceux et celles qui ont marqué l'histoire noire à Paris est longue et prestigieuse, à commencer par le clown Chocolat, qui se produisait à la Belle Époque. Dans les années d'après-guerre, Paris devient la ville où les écrivains noirs américains s'exilent et se retrouvent : Chester Himes, Richard Wright et James Baldwin font les beaux jours de Saint-Germain-des-Prés (6e).
L'ancien président du Sénégal Léopold Sédar Senghor a vécu plus de vingt ans dans la capitale, d'abord étudiant, puis enseignant et député français. Il est aussi le premier Africain à siéger à l'Académie française. L'ancienne passerelle Solferino porte désormais son nom.
N'oublions pas Séveriano de Heredia, fils d'esclaves affranchis d'origine cubaine et « maire » noir de Paris en 1879, qui repose au cimetière des Batignolles (17e), ou encore le Guadeloupéen Jacques Martial, comédien et fervent défenseur des libertés fondamentales, maire adjoint à la Ville de Paris en charge des Outre-mer (2022-2025).
Artiste de music-hall, résistante et militante Joséphine Baker est une figure marquante du Pigalle des années 1920 : elle tenait son propre cabaret au 40, rue Pierre Fontaine (9e). Moins connue, Jane Vialle, métisse franco-congolaise a donné son nom à un jardin sur la rue des Poissonniers (18e). Engagée pour l'émancipation des femmes africaines, elle a été résistante et sénatrice sous la IVe République.

Fers et Solitude… Des œuvres d'art sur l'espace public

Paris rend hommage aux personnalités noires dans son espace public. La première statue de femme noire est Solitude, héroïne emblématique de la lutte contre l’esclavagisme en Guadeloupe. La statue de Paulette Nardal, dévoilée lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, vient quant à elle d'être installée en juillet 2025 aux côtés d'autres femmes illustres. Cette Martiniquaise est la première femme noire à étudier à la Sorbonne en 1920. Avec sa sœur Jane, elle animait un salon littéraire à Paris, au sein duquel elles défendaient la culture noire et posaient les bases théoriques du mouvement de la négritude.
Sur la place du général Catroux (17e), trois statues rendent hommage aux trois Dumas : La statue en bronze d'Alexandre Dumas père (1802-1870), signée Gustave Doré, celle d'Alexandre Dumas fils (1824-1895) a été réalisée en pierre par René de Saint-Marceaux, et la sculpture Fers, qui représente des fers d'esclave géants brisés, créée en 2009 par Driss Sans-Arcidet, rend hommage au général Dumas, né esclave.

Rendez-vous avec la communauté africaine à Château-Rouge

Où trouver du safou ou du bazin à Paris ? Sans aucun doute dans le quartier de Château-Rouge (18e), connu pour son marché des rues Dejean et Myrha, ses boutiques de tissu, de cosmétiques, d'alimentation et ses restaurants africains !
En visitant le quartier, on ne découvre pas seulement des produits exotiques, on plonge aussi dans un univers riche de traditions et de cultures. Poussez jusqu'à la rue des Gardes, surnommée « la rue de la mode » pour ses nombreux créateurs de vêtements et sa coopérative d'artisans… Ne vous étonnez pas si vous y croisez un fameux sapeur congolais !
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