Avec l'exercice « Paris Inondé », citoyens et professionnels se sont préparés à une crue majeure
Reportage
Mise à jour le 14/10/2025
Sommaire
Lundi 13 octobre, 70 personnes ont participé à un exercice grandeur nature visant à simuler une crue majeure de la Seine, semblable à celle de 1910. Voici à quoi pourrait ressembler une journée à Paris alors que l'eau s'apprête à dépasser le niveau historique de 8,62 mètres.
8h30 : la cellule de crise de la Ville de Paris est réunie
Voilà plusieurs semaines, et le début de la crue, que cette cellule est activée. En cette date fictive du 13 mars 2026, l'eau atteint 7 mètres, 80 000 Parisiens ont quitté la ville et de nombreuses mesures ont déjà été prises (berges et écoles fermées, barrières anti crue installées…). Mais un épisode orageux violent s'annonce et la situation risque de se dégrader brutalement. La prise de parole de chaque responsable de direction de la Ville laisse entrevoir les conséquences de cette crue. « La rive droite sera bientôt isolée, un mur de protection a été érigé au jardin des Plantes », explique la Direction de la Voirie et des Déplacements tandis que la Direction de la Propreté et de l'Eau souligne : « La collecte des déchets est suspendue depuis 72 heures en zone inondée ».
De son côté, la Direction de la Jeunesse et des Sports rappelle : « Nous avons transformé les gymnases en zone non inondable en lieux d'accueil pour les sinistrés et en espaces de stockage de denrées. » Parce que la situation risque de se dégrader dans certaines zones (montée de l'eau dans les sous-sol, coupure d'électricité et/ou d'eau potable, arrêt du chauffage urbain…), la Préfecture de Police ordonne l'évacuation de nouveaux immeubles. Il faut agir rapidement et assurer la prise en charge des habitants.
Le risque d'une crue majeure en chiffres
1 chance sur 100 qu'elle advienne chaque année
100 000 Parisiens auraient les pieds dans l'eau
700 000 à 1 million d'habitants impactés (système d'assainissement rendu défaillant, coupure d'électricité…)
100 000 Parisiens auraient les pieds dans l'eau
700 000 à 1 million d'habitants impactés (système d'assainissement rendu défaillant, coupure d'électricité…)
Des enfants de l'école Poulletier de l'île Saint-Louis ont participé à cet exercice.
Crédit photo :
Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Après avoir été évacués, chaque personne rencontre un secouriste de la Croix-Rouge française afin d'évaluer ses besoins.
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Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Les pompiers du GRIMP préparent une évacuation depuis le troisième étage d'un immeuble rue de l'Hôtel-de-Ville.
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Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Cette évacuation périlleuse nécessite une trentaine de minutes pour installer le dispositif. Mais il permet d'opérer sans camion.
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Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Une fois débutée, l'évacuation prend moins de cinq minutes !
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Guillaume Bontemps / Ville de Paris
La fausse blessée sera ensuite transportée dans un vrai véhicule de secours.
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Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Autre méthode d'évacuation présentée : l'utilisation d'une nacelle. Plus rapide et permettant d'évacuer plus de personnes, elle nécessite néanmoins la disponibilité d'un camion spécifique et l'accès aux routes.
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Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Pour certains participants à cette journée d'exercice, l'évacuation par les pompiers depuis le troisième étage restera un grand souvenir !
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Guillaume Bontemps / Ville de Paris
9h30 : l'évacuation de l'immeuble débute
Les Sapeurs-Pompiers de Paris sont mobilisés et notamment le GRIMP : Groupement d'Intervention en Milieu Périlleux. Tandis que des participants à l'exercice sont évacués par les escaliers, d'autres le sont par la fenêtre d'un appartement du troisième étage. « L'évacuation organisée est exactement la même qu'en cas de crue car tout le monde n'est pas capable de descendre des marches. L'exercice permet la réussite, il est donc primordial de se mettre en situation », assure un pompier mobilisé.
Les évacués sont ensuite pris en charge par les services de secours, Croix-Rouge française et Protection Civile. En cette matinée d'exercice, ce sont notamment des élèves de CM2 de l'école Poulletier de l'île Saint-Louis (Paris Centre) qui se prêtent au jeu. Non sans plaisir ! « J'ai très très froid monsieur », explique au secouriste Constance, qui s'enroule ensuite dans une couverture de survie. « Moi j'ai mal au bras ! Aïe, aïe, aïe », se plaint Noam.
« L'important, dans ce genre d'exercice, c'est d'avoir une approche ludique : cela permet aux participants, enfants comme adultes, de mieux s'immerger et d'être motivé pour refaire un exercice ultérieurement », explique Ziad Touat, responsable de la société Crisotech à l'origine du scénario de cette journée d'exercice.
11h : tous les évacués accueillis
Au fur et à mesure de leur évacuation de l'immeuble, les sinistrés d'un jour prennent place dans l'Académie du Climat, reconvertie en centre d'accueil et de regroupement de la population. Une salle sert d'infirmerie et de soin pour les petits (et faux) « bobos », une autre de lieu de vie où l'on peut obtenir des vêtements, discuter avec des professionnels ou simplement patienter autour d'une boisson chaude ou d'un encas.
Parmi les sinistrés rassemblés, beaucoup font partie des volontaires de la Ville de Paris. A l'image de Laurence qui joue un rôle : « Je cherchais à quitter Paris mais seule la gare Saint-Lazare semble fonctionner. Or, on m'a dit qu'il était trop dangereux de la rejoindre donc j'ai été mise à l'abri ici. J'attends, je demande des informations car le réseau ne fonctionne plus. »
Après les pompiers, ce sont les secouristes de la Croix-Rouge qui prennent le relais.
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Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Eric Picault, responsable de la Fédération des Radioamateurs au service de la Sécurité de la zone Île-de-France fait une démonstration de talkie-walkies aux enfants.
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Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Des volontaires de Paris jouent les sinistrés : chacun campe un rôle, répondant à des besoins précis.
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Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Au sein du Centre d'Accueil et de Regroupement installé à l'Académie du Climat, les sinistrés peuvent trouver des produits hygiéniques, des vêtements et de quoi se restaurer.
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Guillaume Bontemps / Ville de Paris
14h : radioamateurs et kit d'urgence
Lorsque le réseau téléphonique ne fonctionne pas, ce sont les radioamateurs qui entrent en jeu. Agréés pour établir les communications de secours, ils possèdent un matériel capable de couvrir un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres (qui peut s'étendre grâce à des répéteurs), dont ils font la démonstration. Grâce à cette centaine de bénévoles répartis dans l'Île-de-France, la continuité des communications, en coordination avec la protection civile et les services d'urgence, est assurée dans la région.
A quelques pas de là, un autre atelier occupe les enfants de la classe de CM2. Au sein de la pièce, différents objets sont disséminés. Ils serviront -ou non- à constituer un kit d'urgence. « C'est ce qu'on prend quand il faut partir vite. C'est le plus important », définit une des jeunes participantes. Boîte de sardines ? A prendre. Jeu de 52 cartes ? Pas utile. Traitement médicamenteux ? Indispensable !
Au moment de repartir, chacun reçoit une petite boîte qui fait office de pense-bête quant aux indispensables du kit d'urgence 72 heures. De quoi se souvenir de cette journée pas comme les autres et transmettre le message autour de soi. Car la sensibilisation autour des risques de crue et d'inondation demeure essentielle puisqu'il s'agit du premier risque naturel pour Paris.
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La crue de 1910 (en vidéo) !
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