Comme un poisson dans l’eau avec l’animateur Maxime Flament

« Tout a commencé avec un aquarium, installé dans le hall de l’école des Amandiers par un ancien directeur, se souvient Maxime Flament, tout en arpentant une salle remplie d’aquariums. À l’époque, nous observions de la violence physique chez les enfants du quartier, qui sont parfois rapidement confrontés à des réalités d’adultes dans leur quotidien. Mais dès qu’ils passaient devant l’aquarium, ils retrouvaient une âme d’enfant. On les sentait apaisés. »

Au sein de l’établissement du 20^e arrondissement, intégré dans le réseau d’éducation prioritaire (REP), l’animateur fonde alors un club d’aquariophilie. Au fil des mois, la nouvelle se répand dans le quartier et des passionnés de tout bord lui prêtent main-forte : de quoi obtenir du matériel et faire grandir le projet. « Il y a parfois eu de sacrées épopées pour récupérer des objets que l’on nous offrait, sourit Maxime Flament. À la fermeture du théâtre situé face à l’école, nous étions quinze pour soulever et ramener leur immense aquarium ! »

« Les enfants de l’école côtoient les poissons depuis leur entrée en CP. Ceux qui le souhaitent peuvent venir dans la salle dédiée au pôle sur les temps d’activité périscolaire : le midi, ou les mardis et les vendredis, de 15 h à 16 h 30, précise Maxime Flament. Ils m’aident à nettoyer les aquariums, à gérer leur bon remplissage, à nourrir les poissons. Forcément, ils n’ont plus le même effet “wahou” que des élèves extérieurs qui découvrent l’endroit pour la première fois. En revanche, ils ont de solides connaissances et on les entend parfois rectifier les adultes qui font preuve de méconnaissance. »

En septembre 2015, soutenu par le directeur de l’école, il décide de franchir un cap et fonde ce qui deviendra le pôle biodiversité aquatique de la circonscription des affaires scolaires et de la petite enfance du 20^e arrondissement. Ainsi, outre les écoliers des Amandiers, jusqu’à 1 500 élèves de l’arrondissement bénéficient chaque année d’animations sur des créneaux le mercredi ou pendant les vacances scolaires.

Lorsqu’il fait le tour des aquariums et énumère les espèces visibles, Maxime, fils et petit-fils de pêcheurs amateurs, ne manque pas de s’émerveiller lui aussi. « Certains poissons sont là depuis douze ans et sont plus vieux que les enfants ! Parmi les espèces présentes, les piranhas végétariens sont assez fascinants. Nous avons également le poisson “vanille-fraise”, qui a été choisi comme emblème de l’école. »

Dans la salle à l’ambiance feutrée où trônent des aquariums représentant les cinq continents, un espace est aménagé pour lire ou pour observer de nombreuses reliques : anciens coraux présents dans les aquariums, étoiles de mer, poches d’œufs de raie ou de roussettes ramassées à marée basse, oursins… Selon les connaissances des enfants et leurs centres d’intérêt, Maxime peut leur apprendre comment se forme le sel de mer, leur proposer une expérience sur l’acidification des océans ou discuter de l’impossibilité pour un requin de vivre dans la Seine.

L’animateur responsable du pôle précise : « Les sujets abordables sont très vastes et en constante évolution : on en apprend encore tous les jours ! On découvre de nouvelles espèces, on voit comment certaines s’adaptent ou non au changement climatique. J’espère leur donner envie d’en savoir plus sur le monde aquatique. »

Outre le pôle de biodiversité marine, Maxime Flament a d’autres cordes à son arc pour permettre aux enfants de découvrir le monde marin, entre visites à l’Aquarium tropical du Palais de la Porte-Dorée (12^e) ou croisière pédagogique sur le Fluctuat, bateau récemment acquis par la Ville. « Ce sont des outils très complémentaires. Ici, on ouvre une fenêtre sur l’environnement en recréant un biotope. Si on ne connaît pas ce qui se passe sous l’océan, on ne peut pas le protéger correctement ! »