Eloquentia : les jeunes Parisiens font entendre leur voix
Reportage
Mise à jour le 24/06/2025

Sommaire
Le 11 juin 2025, dans la splendide enceinte du Théâtre de la Concorde (8e), s’est tenue la nouvelle édition du concours oratoire Eloquentia parisien auquel participaient cette année trois écoles (c’est une nouveauté) mais aussi six collèges et le Centre Patay qui accueille les collégiens exclus temporairement et propose aussi de l’aide aux devoirs. Retour sur cette soirée poétique, engagée et citoyenne.
Les jeunes compétiteurs ont 3 minutes pour
convaincre. Pour cet exercice de haut vol, 31 candidats se sont préparés sans
relâche pendant plusieurs semaines, seuls ou en groupes, accompagnés de leurs adjoints
éducatifs du dispositif Action Co de la DASCO,
de leurs animateurs ou de leurs professeurs.
Ambition éducative du dispositif
Le Pôle ambition Collèges de la
direction des Affaires Scolaires (DASCO) de la Ville de Paris, dans le cadre
d’un partenariat avec l’association Eloquentia met en place des parcours
d’éloquence dans les établissements scolaires publics, notamment dans les
collèges bénéficiant du dispositif Action
collégiens, qui œuvre pour la réussite
scolaire et sociale des jeunes scolarisés en REP et REP+ à Paris.
Ce rendez-vous immanquable chaque
année s’inscrit pleinement dans le PEDT
et répond à l’enjeu d’accompagnement à la citoyenneté chez les jeunes Parisiens
grâce aux valeurs fondamentales d’ouverture au débat et au respect.
Ultimes préparations
Avant l’entrée du public, les
dernières répétitions sur scène s’enchaînent. Alice, élève de 11 ans en classe
de CM2 à l’école 293 Pyrénées (20e) mène sa troupe « C’est de
l’éloquence, on n’a pas besoin de micro ! Il faut parler fort pour
s’adresser au jury, c’est eux qu’il faut convaincre » déclame-t-elle sûre
d’elle avant de nous annoncer fièrement « On a choisi le thème de la
liberté des enfants, puis on a écrit nous-même la scène et on n’a eu que trois
séances pour répéter. »
C’est l’effervescence dans les
coulisses où les groupes se croisent et les stress se mêlent. Pourtant s’ils
sont là, c’est qu’ils souhaitent défendre leur propos, faire entendre leurs
voix et ouvrir le dialogue. Ilhame et Fiona, toutes deux représentantes du
collège Galois (13e) nous expliquent leurs motivations. « Quand
on m’a proposé, j’ai tout de suite accepté, déclare Ilhame. Je pars du principe
que c’est une chance et qu’il faut tenter l’expérience », avant que sa
camarade Fiona n’ajoute : « Oui c’est toujours intéressant de se
lancer des défis, surtout lorsqu’on est timide. »
Si Abigail du collège Voltaire
(11e) décide de prendre la parole pour dénoncer le racisme, et qu’Ibtissam
de l’école Foncin (20e) a opté pour un argumentaire défendant la
scolarisation des filles, Hannah du collège Aubrac (11e) propose quant
à elle au public « 3 minutes pour s’indigner : réveiller notre
empathie collective pour réveiller notre dignité. »
Lever de rideau
Dans le public, les 400 personnes ayant fait le déplacement pour assister au concours s'installent peu à peu dans les fauteuils rouges de la grande salle du Théâtre
de la Concorde. Qu’ils soient camarades, enseignants,
adjoints éducatifs, animateurs, responsable éducatif ville ou familles, tous
les spectateurs s’agitent avant le lever de rideau, certains sont même venus
avec des pancartes pour encourager leur favori. Devant une salle comble, les
performances se succèdent, sous forme de discours, de slam ou de saynète, mais
toutes célébrant la liberté d’expression.
Tous les candidats se présentent fiers et sûrs d’eux –(non sans trac) sur la scène face au public et déclament
leur discours avec éloquence pour défendre leurs convictions sur des sujets
qu’ils ont eux-mêmes choisis.
Je pourrais me taire mais j'ai choisi de parler car un jour l'on m'a dit que le silence était complice
lors de sa prise de parole en faveur de l'aide médicale d'état
J’ai osé être moi devant vous car le silence fait parfois plus de mal qu’un cri. L’homophobie et le harcèlement sont des poisons. Aujourd’hui c’est moi qui parle, non par vengeance mais pour expliquer.
dans son discours dénonçant l’homophobie
école Levert (20e) - les réseaux sociaux sont-ils nocifs ?
Crédit photo :
Laurent Bourgogne / Ville de Paris
collège Malraux (17e) - contre la déforestation
Crédit photo :
Laurent Bourgogne / Ville de Paris
centre patay - collège Flaubert (13e) contre l'invisibilisation de la femme noire
Crédit photo :
Laurent Bourgogne / Ville de Paris
école Foncin (20e) - slam hommage à leur quartier
Crédit photo :
Laurent Bourgogne / Ville de Paris
L'heure du verdict
Le jury composé de membres de la
Direction des Affaires Scolaires (DASCO), de membres de l’Éducation Nationale,
de l’association Eloquentia et de la lauréate du concours l’an passé, doit
délibérer pour rendre son verdict. La scène est alors investie par les élèves
de l’école Foncin qui ont préparé un slam comme un hommage à leur école et à
leur quartier. Ils ont ensuite cédé la place à un battle de breakdance enflammé
entre les membres de Rouault Break Tigers
du collège Rouault qui ont affronté les GPMC
All Star regroupant des collégiens de Marie Curie (18e) et de Gérard
Philipe (18e).
Après cet intermède électrique, le public entier est en liesse pour la remise des prix, tous les établissements participants se voient décerner une récompense (détail des prix en bas de page).
Arthur et Hannah, du collège Aubrac et grands gagnants du coup de cœur du jury dans la catégorie collégien, nous partagent leurs ressentis juste après leur victoire « C’est beaucoup de joie pour nous d’avoir gagné, on n’oublie pas qu’on est là grâce à Amélie notre adjointe éducative d’Action collégien » lance Arthur avant qu’Hannah n’ajoute pleine d’entrain « Amélie nous a proposé l’expérience et on a tout de suite voulu tenter parce qu’on a des messages à faire passer. C’était une vraie fierté de présenter un travail qui nous représente ! »
Côté écoles élémentaires, Moussa et Ibtissam de l’école Foncin ne sont pas en reste car ils remportent le coup de cœur du jury pour le premier degré. En sortie de scène, ils souhaitent avant tout remercier la salle qui les a portés lors de leurs performances « Merci au public. Nos familles sont dans la salle, on est très fières ! » déclarent-ils.
Ibtissam et Moussa de l'école Foncin (20e) sont le coup de coeur du jury pour l'élémentaire
Crédit photo :
Laurent Bourgogne / Ville de Paris
Hannah et Arthur du collège Aubrac (11e) sont le coup de coeur du jury pour le secondaire
Crédit photo :
Laurent Bourgogne / Ville de Paris
Remise des prix
- Prix du meilleur argumentaire –
premier degré : école Levert(20e)
- Prix de l’émotion – premier degré : école 293 Pyrénées (20e)
- Coup de cœur du jury – premier degré : école Foncin (20e)
- Prix de la voix adolescente : collège Thomas Mann (13e)
- Prix du meilleur argumentaire – second degré : centre Patay – collège Flaubert (13e)
- Prix de l’émotion – second degré : collège Voltaire (11e)
- Prix de la plus grande prise de risque : collège Galois (13e)
- Prix de la créativité : collège Clémenceau (18e)
- Prix de la meilleure présence scénique : collège Malraux (17e)
- Coup de cœur du jury – second degré : collège Aubrac (11e)
- Prix de l’émotion – premier degré : école 293 Pyrénées (20e)
- Coup de cœur du jury – premier degré : école Foncin (20e)
- Prix de la voix adolescente : collège Thomas Mann (13e)
- Prix du meilleur argumentaire – second degré : centre Patay – collège Flaubert (13e)
- Prix de l’émotion – second degré : collège Voltaire (11e)
- Prix de la plus grande prise de risque : collège Galois (13e)
- Prix de la créativité : collège Clémenceau (18e)
- Prix de la meilleure présence scénique : collège Malraux (17e)
- Coup de cœur du jury – second degré : collège Aubrac (11e)
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