Encadrement des loyers : on démêle le vrai du faux
Vrai / Faux
Mise à jour le 12/06/2025

Appliqué dans 72 communes, dont Paris, l’encadrement des loyers est un outil complémentaire des politiques du logement menées par les collectivités. Malgré une efficacité démontrée par différentes études, le dispositif souffre encore d’idées reçues.
L’encadrement des loyers fait baisser le niveau des loyers
Vrai
Les locataires parisiens économisent
en moyenne 984 € par an grâce à l’encadrement des loyers, d’après une
étude économétrique réalisée par l’Atelier parisien d’urbanisme
(Apur) et une
équipe d’économistes du Centre d’économie et de sociologie appliquées à
l’agriculture et aux espaces ruraux (CESAER). Leur étude, actualisée pour couvrir la période du 1er juillet 2019 au 30 juin 2024, démontre que
l’encadrement des loyers mis en œuvre sur le territoire parisien a permis aux
loyers de connaître une hausse
moins importante (-5,2 %) que si le dispositif n’existait pas. L’effet aurait été encore plus important (-9,8 %) si
tous les bailleurs avaient respecté l’encadrement des loyers.
L’encadrement des loyers contribue à réduire l’offre de logements locatifs
Faux
Les baisses de volume d’offres sont
comparables entre les villes avec ou sans encadrement des loyers. C’est le
constat réalisé par l’entreprise spécialisée dans l’analyse des marchés
immobiliers Price Hubble dans une note. Celle-ci indique que la baisse de l’offre s’explique par
d’autres phénomènes macro-économiques, tels que la hausse des taux d’intérêt et l’impact en cascade de la contraction du marché immobilier notamment.
L’explosion des
meublés touristiques illégaux est également l’un des facteurs principaux de
l’assèchement de l’offre. À Paris, la baisse de l’offre locative est liée à
une forte croissance des résidences secondaires et des logements vacants qui
représentent 262 000 logements en 2022 (soit 19 % de l’ensemble des logements parisiens), d’après les chiffres de l’Apur.
L’encadrement des loyers est un frein à l’investissement locatif et à l’entretien des logements
Faux
Au-delà de la plus-value certaine
dont bénéficie tout acheteur d’un bien parisien, l’investissement locatif à
Paris offre un rendement locatif entre 3 % et 5 %, selon le quartier et le nombre de pièces du logement. Avec une
moyenne de 4,1 %, il dépasse largement les rendements offerts par
les livrets d’épargne réglementés. Cet investissement se trouve consolidé par
la tension locative extrême sur le territoire parisien.
Comme tout bien amortissable, un
logement ou un immeuble s’entretient pour éviter sa dépréciation et une perte
de valeur à la revente. Par ailleurs, la mise à disposition d’un logement
décent et l’entretien de certains éléments du logement donné à bail font partie
des obligations de tout bailleur, comme prévu par la
loi du 6 juillet 1989.
L’encadrement des loyers est utile, car les ménages parisiens n’ont pas nécessairement de hauts revenus
Vrai
Si la Ville de Paris mobilise des
moyens très importants en faveur de l’accès au logement social et abordable depuis
de nombreuses années, les ménages sont obligés de se tourner vers le
marché locatif privé pour être logés dans un contexte de décorrélation toujours
plus forte entre les revenus et le coût de la vie. Ainsi, en trente-cinq ans à
Paris, le prix à l’achat des appartements a été multiplié par 7,8 et les loyers
dans le secteur privé par 6,5, contre
4,6 pour les revenus des Parisiens. Désormais, les ménages les plus modestes, majoritairement
locataires, consacrent en moyenne plus de 30 % de leur budget
pour se loger.
La mise en œuvre d’un dispositif tel
que l’encadrement des loyers apparaît comme primordiale afin de ramener le taux
d’effort (le rapport entre la somme des dépenses liées à l’habitation
principale et les revenus des ménages) des locataires à
un seuil raisonnable. À plus grande échelle, l’encadrement des loyers
participe, aux côtés de la régulation des meublés de tourisme, au maintien d’une offre locative abordable dans le parc
privé.
L’encadrement des loyers est une atteinte au droit de propriété
Faux
Le Conseil constitutionnel, dans le
cadre du
contrôle de constitutionnalité du dispositif d’encadrement des loyers, a déclaré le dispositif conforme à l’article 17 de la
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 fixant le droit
de propriété. L’encadrement des loyers n’est donc pas une atteinte au droit de
propriété. Il permet, dans les territoires où le marché immobilier est
particulièrement tendu, de s’assurer que l’évolution des loyers reste
suffisamment raisonnable pour permettre aux personnes et familles travaillant
dans la commune de se loger.
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