Le jury des enfants de Mon premier Festival en haut de l’affiche !

Reportage

Mise à jour le 24/10/2025

Le jury d'enfants de Mon Premier Festival
Du 22 au 28 octobre, Mon Premier Festival invite les jeunes Parisiens à plonger dans la magie du 7e art. Au cœur de cette fête, un jury pas comme les autres : huit enfants à la fois spectateurs et acteurs d’une aventure, celle de devenir jurés de cinéma le temps d’une semaine.
Dans la salle aux fauteuils rouges de la cinémathèque Robert-Lynen (17e), huit enfants du centre de loisirs Eugène-Reisz (20ᵉ) participent au premier atelier de leur aventure de jurés. Une semaine intense les attend, rythmée par des projections en avant-première, des débats et des rencontres avec des réalisateurs et des professionnels du cinéma.
Avec Mon Premier Festival, de la fiction à l’animation, en passant par des documentaires, ils découvrent la richesse du 7ᵉ art. Au cours de cette immersion, ils visionneront sept films, dont deux hors compétition, avant de décerner le Prix du jury des enfants à leur coup de cœur.

Regard éclairé sur le cinéma

Avant de se glisser dans la peau des jurés, les enfants suivent plusieurs séances pour se former au langage du cinéma. Ils commencent par un atelier « Ciné séquence ». Guidés par Elsa Bacle et Ferdinand Legendre, médiateurs culturels à la cinémathèque, ils découvrent, émerveillés, un panorama du 7e art depuis ses débuts : premières caméras, pellicules, bobines de film, cinéma muet…
Des extraits de La Nuit américaine, de François Truffaut, viennent illustrer les métiers du tournage : réalisatrice et réalisateur, scénariste, cadreur ou ingénieur du son. Plans larges ou serrés, travellings, bruitages, lumière… tout un vocabulaire technique s’ouvre à eux. « Nous vous donnons des outils pour comprendre ce que vous voyez à l’écran », explique Ferdinand Legendre.
À la sortie, les visages s’illuminent. Syrine résume l’enthousiasme général : « C’était super ! J’ai découvert des métiers que je ne connaissais pas et comment on fait des films. »

De la théorie à la pratique

Au fil des séances, l’apprentissage se veut concret et ludique. Les enfants passent de spectateurs curieux à apprentis techniciens. Ils s’initient au cadrage, à la captation du son. Une vraie petite équipe de tournage se forme. « Ils adorent manipuler la caméra, jouer avec les plans, expérimenter », souligne Ferdinand. Ensemble, ils se mettent aussi en scène pour tourner un clip de présentation du festival.
Pour Laure Leroyer, directrice de la cinémathèque Robert-Lynen, leur préparation est essentielle : « Nous formons le jury en éduquant les enfants à l’image et à l’analyse critique. Nous leur donnons les moyens de comprendre la composition d’un film et d’exprimer un avis construit. »

On peut aimer ou ne pas aimer un film, mais il faut dire pourquoi. L’important, c’est d’étayer son avis.

Elsa Bacle
médiatrice culturelle à la cinémathèque robert-lynen
Car être juré, c’est aussi apprendre à argumenter. « On peut aimer ou ne pas aimer un film, mais il faut dire pourquoi. L’important, c’est d’étayer son avis », insiste Elsa Bacle. Pendant le festival, après chaque projection, les enfants remplissent une fiche critique, comme de vrais professionnels. Ils y notent ce qui les a séduits ou déçus – l’histoire, les personnages, l’image, le son –, tout en expliquant leurs choix.
Lors de la relecture collective en vue du verdict, chacun va s’exprimer pour tenter de convaincre ses camarades. « Il va falloir donner des arguments », souligne Sasha.
Ce travail d’échange apprend aussi la tolérance : accepter que son film préféré ne gagne pas, écouter les autres, voter en conscience. « Au-delà du cinéma, ils pratiquent le dialogue et l’écoute », résume Laure Leroyer.
Elsa Bacle se réjouit que certains enfants timides se découvrent une aisance nouvelle : « À la fin, même les plus réservés montent sur scène pour défendre leur film préféré. » Sharlène, elle, retient surtout le plaisir de mêler émotions et compréhension : « Je suis contente de regarder les films, d’avoir des émotions et, en même temps, de mieux comprendre le cinéma. »

Une aventure humaine

Pour Étienne Faux, animateur, l’aventure du festival prolonge un travail collectif mené au centre de loisirs Eugène-Reisz : « La cinémathèque nous a proposé de monter ce jury après avoir sélectionné, pour le festival du film périscolaire, un film sur le harcèlement que nous avions réalisé. »
Et aujourd’hui, les enfants prennent leur rôle très au sérieux. Syrine, elle, a même poursuivi l’exercice à la maison : « Je me suis entraînée avec mes sœurs pour dire ce que je pensais d’un film. »
La séance d’ouverture du festival, au Forum des images (Paris Centre), en présence des acteurs Alysson Paradis et Guillaume Gouix, marraine et parrain de la 21e édition du festival, marque le début de la fête. Dans une grande salle pleine à craquer, le jeune public, dont plusieurs centres de loisirs parisiens, laisse exploser ses cris de joie. « J’ai un peu de trac à l’idée de monter sur scène », avoue Sharlène.
Plus qu’un concours, Mon Premier Festival est une école du regard et du partage. Une invitation à aimer, à comprendre et à débattre du cinéma dès le plus jeune âge. « Ces enfants, s’ils vont parfois au cinéma, n’en maîtrisaient pas le langage. Je les ai sentis très heureux d’apprendre, raconte Étienne Faux. J’y vois aussi l’opportunité de leur créer des souvenirs. C’est l’un de mes moteurs en tant qu’animateur. »
Le dispositif Mon Premier Festival s’inscrit dans le programme d’éducation artistique et culturel Art pour grandir de la Ville de Paris et le Projet éducatif de territoire.
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