Le parvis de Notre-Dame de Paris retrouve son point zéro

Quatorze grandes routes nationales rayonnent à partir de Paris. Et c’est du point zéro, appelé aussi point kilomètre zéro, situé sur le parvis de Notre-Dame de Paris (Paris Centre), que sont calculées toutes les distances séparant la capitale des autres villes. Il est matérialisé par un médaillon en laiton orné d’une rose des vents et de motifs pointant vers les quatre points cardinaux.

L’histoire commence en 1768, lorsque l’on installe à cet endroit une pierre triangulaire destinée à servir de repère. Le choix du lieu n’a rien d’anodin. Au Moyen Âge, une potence s’y dressait, et l’on y jugeait – parfois jusqu’à l’exécution – des criminels ou des opposants politiques. À mesure que cet espace, autrefois densément bâti de maisons et de ruelles (dont les tracés sont aujourd’hui rappelés au sol devant Notre-Dame), se transforme pour devenir le parvis, son rôle de repère kilométrique central s’impose.

Sous sa forme et sa taille (une trentaine de centimètres de diamètre), la plaque actuelle date de 1924. Elle a été retirée de 1966 à 1972, afin de mener des travaux pour la construction d’un parking sous le parvis. Parking qui n’a finalement pas vu le jour en raison de découvertes archéologiques d’envergure lors du chantier. Elles ont finalement conduit à l’aménagement de la Crypte archéologique de l’île de la Cité (Paris Centre).

En 2019, au lendemain de l’incendie de Notre-Dame de Paris, le médaillon, « plombé », est déposé en urgence et stocké au centre de maintenance et d’approvisionnement (CMA) de la Ville de Paris, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). On pense alors qu’il pourra être nettoyé et restauré. Il se révèle trop endommagé et le choix est fait de profiter du savoir-faire des métalliers du CMA pour le refabriquer à l’identique. Le plus difficile étant de retrouver le même matériau qu’à l’époque. L’ancien point zéro sera récupéré par le musée Carnavalet (Paris Centre) pour archivage.

Sept mois après la réouverture de la cathédrale, et alors que les travaux du petit parvis sont achevés – avant ceux du grand parvis –, le point zéro a retrouvé son emplacement, enchâssé dans des bordures en granit. Même si, en période d’affluence, il risque d’être caché sous les pieds du public formant la file d’attente, le médaillon garde des vertus porte-bonheur : on dit que quiconque pose le pied dessus reviendra un jour à Paris…