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La rénovation historique du parc des Buttes-Chaumont se poursuit
Mise à jour le 17/04/2024
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Toute la partie centrale du parc, qui abrite notamment l'emblématique temple de Sibylle, va être rénovée sur plusieurs années. Un chantier rendu nécessaire par la fragilité des infrastructures édifiées sur une ancienne carrière de gypse. Après des phases d'études, les premiers travaux ont commencé fin 2023.
Créé il y a plus de 150 ans, le parc des Buttes-Chaumont est le plus grand parc parisien intra-muros. Il draine à lui quelque 6 millions de visiteurs chaque année. Et pour cause : il est une véritable ode à l'art paysager, et constitue aussi une prouesse technique, car construit sur une ancienne carrière de gypse. Le temple de Sibylle, construit en 1866 par Gabriel Davioud et inspiré par le temple de Vesta à Tivoli, en Italie, est la fierté du parc des Buttes-Chaumont.
De fait, ce site
emblématique est historiquement sous surveillance. Sa nature instable a nécessité plusieurs réfections depuis son inauguration, et notamment ces dernières années. Douze millions d’euros ont déjà été investis dans son entretien et sa rénovation.
Celles à venir sont toutefois les plus importantes jamais réalisées depuis 150 ans. Une enveloppe de 6 millions d'euros sera dans un premier temps consacrée aux travaux et aux études complémentaires.
Les travaux en cours
Au niveau des falaises et de l'île, aux parois fragiles, des zones sécurisées sont délimitées par des barrières très visibles. Veillez à ne pas les franchir pour votre propre sécurité.
Phase de dialogue avec les entreprises
Afin de trouver les meilleures solutions pour réaliser une rénovation pérenne des structures et ouvrages du parc, un dialogue compétitif avec des entreprises spécialisées est lancé (durée prévue : 18 mois de procédure). A l’issue, une
entreprise chargée de la réalisation des travaux sera retenue et le chantier de restauration pourra démarrer.
Mise en eau du lac achevée
Depuis mi-avril, après son curage qui a permis sa réparation, le lac est de nouveau rempli.
Les sols ont été consolidés
Les travaux de reconnaissance et de confortements ont été réalisés par IGC (Inspection générale des carrières). Ces travaux ont permis grâce à des forages d’injection de combler les vides et d'améliorer ainsi la
portance des sols au niveau de la rivière de la Grande Cascade et de la partie
basse de la rivière Manin. Les opérations consistent plus précisément à les remplir au moyen d’un mortier prêt à l’emploi, ravitaillé par des camions-toupies. Le coulis de traitement sous pression fabriqué à partir d’une centrale positionnée avenue des Marnes, à l’angle avec l’avenue Jacques de Liniers, est ensuite acheminé par des tuyaux jusqu’aux points d’injection.
Un parc sécurisé pendant les travaux
Un parc sécurisé, mais toujours ouvert au public
Si une partie des infrastructures est aujourd'hui inaccessible (dont l'île avec le belvédère, le temple de Sibylle et le chemin des Aiguilles), 95 % du parc reste ouvert au public. Car bien que ce chantier soit le plus important depuis la création du parc il y a 150 ans, il ne concerne que 5 % du site.
Dès
septembre 2021, les
barrières de chantier ont été disposées pour empêcher l’accès à l'île et au belvédère, à
l’un des chemins de la grotte et à la petite cascade. Un barriérage protège
également les visiteurs de potentielles chutes de pierre le long des falaises
de la route circulaire du lac. Des
intrusions sont néanmoins à déplorer et mettent en danger les personnes. C’est
pourquoi, en mai 2022, la Ville a commandé des barrières en barreaudage, plus
difficiles à escalader, pour remplacer les barrières de chantier en juin 2022. Il
est également prévu une extension latérale des barrières
pour limiter les intrusions sur les côtés, et un retour sur 30 mètres de longueur sur le
chemin d’accès au temple.
Une
signalétique spécifique a également été installée dès octobre 2021 pour
interdire l’accès à l'île et au temple, en informant les usagers de risque d’instabilité
des sols et d’effondrements. Ces affiches sont disposées largement au niveau
des zones concernées. Sur place, les principaux éléments de ces études sont présentés aux entrées du parc : panneau téléchargeable ici (au format pdf).
Le risque
d’effondrement est clairement indiqué et une carte des zones fermées au public
est affichée. Un panneau rappelle également l’aspect artificiel du parc et les raisons qui
conduisent à mettre en sécurité certaines zones. Les étapes à venir sont
succinctement décrites. Sept exemplaires de ce panneau sont disposés aux entrées
du parc et sur les lieux des travaux.
Avant de vous rendre sur place, vous pouvez consulter la page dédiée du parc des Buttes-Chaumont précisant au jour le jour, les accès et les horaires.
Dispositifs déployés pour préserver la biodiversité
Pour préserver puis restituer la biodiversité du lac
La vidange du lac, nécessaire pour
le curer et vérifier de manière approfondie l’état de son étanchéité, a été préparée depuis plusieurs mois afin d’anticiper les questions de
protection de la biodiversité, du déplacement de la faune aquatique, et des
opérations mises en place pour son retour dans les meilleures conditions une
fois le lac prêt pour l’accueillir.
Une pêche de sauvegarde avant la vidange du lac a été réalisée. Elle a permis de collecter,
trier et identifier avec rigueur les espèces aquatiques qui le peuplaient.
Ainsi les poissons et moules de rivière ont été acheminés vers d’autres plans
d’eau de la Ville de Paris – canal
de l’Ourcq, lacs des bois de Boulogne et Vincennes –pour y continuer leur vie dans un milieu similaire. Quelques spécimens
exotiques, telle la tortue de Floride, ont été confiés à des structures
d’accueil.
La faune aviaire présente autour du lac (col vert, oies bernaches, oies cendrées,
cormorans, hérons, poules d’eau, etc.) est en capacité de se déplacer et de se
redéployer sur des plans d’eau alentours le temps du curage. S’il est constaté
que certains oiseaux ne peuvent se déplacer par eux-mêmes, ils seront
pris en charge pour être déplacés.
Les plantes aquatiques ou
semi-aquatiques sont absentes du lac qui est artificiel.
Les boues
ou dépôts vaseux seront retirés lors du curage. Un tri des déchets
(matériaux, emballages divers, vélos, trottinettes, etc.) sera réalisé pour
être évacués vers les décharges appropriées. Les boues feront l’objet d’une
analyse et seront évacuées vers les sites de retraitement appropriés.
Remplissage, rempoissonnement et habitat
À la remise en eau, le lac ayant été intégralement curé, il faudra un peu de temps pour pouvoir accueillir à nouveau des poissons. Les eaux
redeviendront viables après être passées par différents processus naturels
chimiques, notamment celui du cycle de l’azote qui amène, via le développement
des bactéries, à un équilibre des milieux aquatiques.
Un rempoissonnement se fera de manière naturelle.
Pour accueillir les oiseaux et offrir un milieu plus
propice à leur retour, il est envisagé la mise en place de radeaux végétalisés.
Situés du côté de l’île, plus au calme, ils permettront à quelques espèces de
favoriser leur nidification et de leur offrir une halte, tout en ajoutant du
végétal au plan d’eau.
Un chantier de rénovation pensé sur plusieurs années
Des expertises menées dès 2021
En 2021, la Ville de Paris s’est entourée et appuyée des experts du service de l’Inspection générale des carrières et du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), établissement public de référence dans les applications des sciences de la terre pour gérer les ressources et les risques du sol et du sous-sol, dans une perspective de développement durable.Le BRGM a réalisé une étude « ligne à ligne » et « secteur par secteur » du jardin, qui a permis, grâce à l’analyse quasi exhaustive de tous les documents produits depuis 1860 et de visites de terrain, de retracer l’historique détaillé du site depuis 150 ans et de constituer une première « image de référence ». Plusieurs points ont été identifiés :
-
les « fissures, fontis et instabilités », par exemple de la passerelle du Temple, de la petite cascade du lac ou du lac ;
-
les zones qui présentent des affaissements récurrents du sol, comme devant la grotte ;
-
les problèmes de stabilité des stalactites maçonnées.
Deux principaux enjeux ont été identifiés, à savoir la consolidation des
sous-sols et de la réparation des superstructures en particulier les falaises.
2022- 2025 : trois années pour engager un chantier exceptionnel
Dès
le départ, il s'agissait de s’approprier les recommandations du BRGM.
La BRGM va réaliser une analyse approfondie du parc, plus particulièrement
au niveau de l’interface entre la roche et le revêtement, et de la dalle portée du lac. Cette étude
complémentaire s’appuiera à la fois sur la collecte des archives, données et
analyses, et sur des prélèvements, sondages et investigations techniques et
géotechniques sur les ouvrages, y
compris sous le lac.
Le confortement technique des 770 mètres de parois linéaires, de parois verticales et de
la grotte va aussi être préparé. Des investigations complémentaires
et une surveillance appropriée seront menées à cet effet.
Dès 2023 : engager un dialogue « compétitif »
Un dialogue compétitif avec des
entreprises du BTP a été lancé en vue de retenir une entreprise à même de réaliser une rénovation pérenne des
structures et ouvrages du parc (durée prévue : 18 mois de procédure, puis 12 mois d’études avec le titulaire).
Car si les rénovations du parc ne sont pas remises en cause, on ne
connaissait pas les solutions techniques qui étaient les plus adaptées pour atteindre les objectifs. Le dialogue compétitif est la seule
procédure où on ne discute pas les offres, mais le cahier des charges. Les
répondants ont proposé des méthodes pour répondre aux besoins de la Ville afin de construire de manière collective le cahier des charges final.
Fin 2023 : début des premiers travaux
Sauvegarde, curage et analyses
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