Dans les pas de Jean Gabin, le saltimbanque de Paris
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Mise à jour le 04/10/2021
Sommaire
Né dans la capitale, l’acteur y a découvert le music-hall et y a connu quelques-uns de ses plus grands rôles au cinéma. Suivez les traces d’un monstre sacré du 7e art, qui a tourné pas moins de 95 longs métrages tout au long de sa carrière.
1-Un enfant du 9e arrondissement
Jean Gabin Alexis Moncorgé, dit Jean Gabin, voit le jour le 17 mai 1904 dans le 9e arrondissement de Paris. Il naît très exactement au numéro 23 du boulevard de Rochechouart. C’est le plus jeune fils de Ferdinand Joseph Moncorgé, tenancier de café et comédien d'opérette sous le nom de scène de Ferdinand Gabin. Sa mère, Hélène Madeleine Petit, plumassière du quartier du Sentier s’est elle-même reconvertie comme chanteuse de café-concert sous le pseudonyme d'Hélène Petit. Bref, une famille d’artistes !
Au 23 boulevard Marguerite de Rochechouart est né Jean-Gabin.
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François Grunberg / Ville de Paris
Baladez-vous dans le Paris de Jean Gabin grâce à notre cartographie…
2-Gabin et le music-hall : le Moulin-Rouge et le Théâtre des Bouffes-Parisiens
En 1922, son père le force à entrer, à 18 ans, dans le monde du spectacle. Devenu simple figurant, Jean est alors "chaperonné" par le comique Bach.
Le Moulin Rouge.
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François Grunberg / Ville de Paris
C’est en 1926 que sa carrière débute véritablement : il devient un artiste de music-hall et un chanteur d'opérette. Il imite alors Maurice Chevalier. Son tour de chant l’entraîne avec succès pendant deux ans dans toute la France. Après l’échec d’une tournée au Brésil, il rentre à Paris. Puis, lors d'une audition en 1928, au Moulin Rouge, la chanteuse Mistinguett le repère. Gabin débute comme "boy" (danseur et chanteur) le 18 avril 1928, dans la revue Paris qui tourne. Il devient le partenaire de Mistinguett, qui vient de rompre avec Maurice Chevalier, au Moulin-Rouge et aux Bouffes-Parisiens.
Mistinguett (1875-1956) et Maurice Chevalier (1888-1972), artistes de music-hall français. Casino de Paris, 1918.
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© Roger-Viollet / Roger-Viollet
Jean Gabin et sa première femme, l'actrice Gaby Basset.
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© Roger-Viollet / Roger-Viollet
Le Théâtre des Bouffes Parisiens vers 1935.
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© Albert Harlingue / Roger-Viollet
3- Dans la peau d'un malfrat dans « Touchez pas au grisbi » (1954)
Jean Gabin pendant le tournage du film "Touchez pas au grisbi" de Jacques Becker. France, 1953.
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© Roger-Viollet / Roger-Viollet
Michel Jourdan, Paul Frankeur, Daniel Cauchy et Jean Gabin pendant le tournage du film "Touchez pas au grisbi" de Jacques Becker. France, 1953.
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© Gaston Paris / Roger-Viollet
Gaby Basset et Jean Gabin sur le tournage de "Touchez pas au grisbi" de Jacques Becker. France, 1953.
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© Gaston Paris / Roger-Viollet
Jean Gabin sur le trournage de "Touchez pas au grisbi" de Jacques Bescker.
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© Gaston Paris / Roger-Viollet
A partir de 1928, Gabin entame une carrière prolifique au cinéma. Il tourne avec les plus grands réalisateurs de l'époque (Julien Duvivier, Marcel Carné, Jean Renoir…) et devient dans les années 1930 une star du 7e art. Un parcours artistique interrompu par la Seconde guerre mondiale, où l'acteur s'engage de 1943 à 1945 dans les Forces françaises combattantes du général de Gaulle.
L'avenue Frochot dans le 9e
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François Grunberg / Ville de Paris
En 1954, « Touchez pas au grisbi », réalisé par Jacques Becker, relance la carrière cinématographique de Jean Gabin. La seconde scène de ce polar –dans lequel débuta un certain Lino Ventura- est notamment tournée à l’angle de la rue Victor Massé, de la rue Frochot et de l’avenue Frochot (voie privée) dans le 9e arrondissement (en photo ci-dessus).
4- « La Traversée de Paris » (1956), un périple dans la capitale
Ajouter à l'album Tournage de "La Traversée de Paris", film de Claude Autant-Lara. Bourvil, Jean Gabin et Jacques Mari. France, 1956.
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© Alain Adler / Roger Viollet
Tournage de "La Traversée de Paris", film de Claude Autant-Lara. Bourvil, Jean Gabin. France, 1956.
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Alain Adler / Roger-Viollet
Presque toutes les scènes de ce film de Claude Autant-Lara (1956) bien que tournées en studios, sont censées se dérouler dans Paris. Dans ce film, dont le thème central est le marché noir sous l’Occupation allemande, Marcel Martin (Bourvil) et Grandgil (Jean Gabin) doivent transporter à pied à l’autre bout de la capitale (plus précisément de la rue Poliveau dans le 5e jusqu’à la rue Lepic dans le 18e) quatre valises contenant un cochon découpé.
Leur périple les fera passer par la ménagerie du jardin des plantes, le quai Saint-Bernard, le pont de Sully, la rue de Turenne où vit Marcel Martin, la rue Montmartre et la rue Saint-Georges. La scène finale se situe à la gare de Lyon.
Le 13 rue Poliveau 5e.
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François Grunberg / Ville de Paris
le 45 rue Poliveau 5e.
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François Grunberg / Ville de Paris
Le Jardin des plantes 5e.
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François Grunberg / Ville de Paris
Le quai Saint Bernard 5e.
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François Grunberg / Ville de Paris
A l'angle de la rue de Bercy et de l'avenue de la Bastille.
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François Grunberg / Ville de Paris
22 rue de Turenne, adresse de Bourvil dans la traversée de Paris.
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François Grunberg / Ville de Paris
La boucherie Marchandeau rue Lepic dans le film, la traversée de Paris.
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François Grunberg / Ville de Paris
5- Jean Valjean dans « Les Misérables » (1958)
"Les Misérables", film de Jean-Paul Le Chanois, d'après le roman de Victor Hugo. Jean Gabin, Danielle Delorme et Bernard Blier. France, 1957.
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© Alain Adler / Roger-Viollet
"Pathé Consortium Cinéma présente un film de Jean-Paul Le Chanois, Les Misérables d'après l'oeuvre de Victor Hugo - 1ère époque, Jean Gabin, Danièle Delorme, Serge Reggiani, Bernard Blier et Bourvil, 1958". Affiche de R. Bernard
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© Maisons de Victor Hugo / Roger-Viollet
"Les Misérables", film de Jean-Paul Le Chanois. Jean Gabin. France, 1957.
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"Les Misérables", film de Jean-Paul Le Chanois, d'après le roman de Victor Hugo. Jean Gabin.1957.
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© Alain Adler / Roger-Viollet
Pour l’adaptation du célèbre roman de Victor Hugo, le décorateur Serge Piménoff a reconstitué en studio les quartiers du Faubourg Saint-Antoine et du Marais. D'innombrables costumes ont été conçus pour les 10 000 figurants d’un film qui a attiré près de 10 millions de spectateurs dans les salles françaises. Mais plusieurs scènes sont tournées en décors naturels, notamment au jardin du Luxembourg et sur les quais de Seine.
Scènes des Misérables dans le jardin du luxembourg.
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François Grunberg / Ville de Paris
6-Sur les planches au Théâtre des Ambassadeurs
Jean Gabin et Madeleine Robinson dans "La Soif" d'Henry Bernstein. Paris, théâtre des Ambassadeurs, février 1949.
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© Studio Lipnitzki / Roger-Viollet
Jean Gabin et Claude Dauphin dans "La soif" d'Henry Bernstein. Paris, théâtre des Ambassadeurs, février 1949.
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© Studio Lipnitzki / Roger-Viollet
D’abord connu pour le 7e art, Jean Gabin a également eu une très brève carrière sur les planches. C’est au Théâtre des Ambassadeurs (actuel Espace Pierre Cardin dans le 8e arrondissement) qu’il joue « La Soif » d’Henri Bernstein en 1949. L’expérience est un succès mais restera un cas unique dans le parcours de Jean Gabin. Pourquoi une telle discrétion au théâtre ? L’acteur semble tout simplement avoir été victime de son…trac.
L'espace Cardin
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7- Entraîneur de boxe dans «L’Air de Paris» (1954)
"L'Air de Paris" de Marcel Carné. Jean Gabin et Roland Lesaffre. France, 1954.
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Marcel Carné et Jean Gabin pendant le tournage du film "L'Air de Paris" de Marcel Carné. France, 1954.
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Au 57 rue du Faubourg Saint Denis se trouvait le Central Sporting club.
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François Grunberg / Ville de Paris
Dans ce film de Marcel Carné, Victor Le Garrec, ancien boxeur, dirige une salle d'entraînement. Son rêve : découvrir un « poulain » qui deviendra champion et réalisera les ambitions de victoires que lui-même n’a pas pu réaliser. Plusieurs scènes ont été tournées au Central Sporting club dans le gymnase Christmann (57 rue du faubourg Saint Denis) situé dans le 10e arrondissement. Vous ne pourrez pas retrouver cette salle de boxe qui a fermé ses portes… en 1968 ! Les lieux sont actuellement occupés par une école de théâtre.
8- Sans domicile fixe dans « Archimède le clochard » (1959)
"Archimède le Clochard", film de Gilles Grangier. Jean Gabin. France, 27 novembre 1958.
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© Alain Adler / Roger-Viollet
"Archimède le Clochard", film de Gilles Grangier. Jean Gabin. France, 27 novembre 1958.
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© Alain Adler / Roger-Viollet
Au Festival international du film de Berlin de 1959, Jean Gabin remporte l'Ours d'argent pour son interprétation du clochard Archimède. L'idée du scénario est de Jean Gabin lui-même. Il l’a d’ailleurs signé de son véritable nom : Jean Moncorgé.
Le pont Alexandre III et le Grand Palais.
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Emilie Chaix / Ville de Paris
Le square rené Viviani avec le plus viel arbre de Paris.
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Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Les bouquinistes sur le quai Montebello.
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Le square Saint-Médard 5e.
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François Grunberg / Ville de Paris
Archimède, un clochard atypique, refuse de dormir sous les ponts. Il décide pour passer l'hiver… de se faire enfermer en prison ! Après plusieurs essais manqués, il tente de piller son bistrot favori. Les lieux de tournages parisiens sont très nombreux : le pont Alexandre III et le Grand palais, la station de métro Maubert-Mutualité (5e), le Square saint Médard, au bas de la rue Mouffetard (5e), la cathédrale Notre Dame de Paris, vue depuis le square rené Viviani et le Quai Montebello.
9- Homme de pouvoir dans « Le Président » (1961)
"Le Président", film d'Henri Verneuil. Jean Gabin. France, 18 novembre 1960.
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Jean Gabin et Bernard Blier dans le film d'Henri Verneuil, "Le Président". 1960.
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« Le Président » est un film d’Henri Verneuil, sorti en 1961. C'est l'adaptation du roman du même nom de Georges Simenon. Jean Gabin y interprète le rôle d’Émile Beaufort, ancien président du Conseil. Retiré des affaires publiques, il conserve un regard attentif sur l'actualité politique nationale. Beaufort apprend ainsi que le député Philippe Chalamont (interprété par Bernard Blier) est pressenti par le chef de l'État pour former le prochain gouvernement. Paris sert de décor naturel pour de nombreuses scènes du film.
Le conseil économique social et environnemental.
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Emilie Chaix / Ville de Paris
Le Palais de l'Elysée
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© Jacques Cuinières / Roger-Viollet
L'Assemblée Nationale.
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© Roger-Viollet / Roger-Viollet
L'Hôtel du Châtelet (7e arrondissement) dans lequel siège actuellement le ministère du Travail, y est utilisé pour figurer l'hôtel de Matignon, la résidence du chef du gouvernement. Vous y retrouverez aussi le Palais d'Iéna (16e), actuel Conseil économique, social et environnemental, le palais de l'Élysée (8e), ou encore le palais Bourbon où siège l’Assemblée nationale (7e).
10-Une place lui rend hommage depuis 2006
La place Jean Gabin dans le 18e.
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François Grunberg / Ville de Paris
La place Jean Gabin dans le 18e.
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François Grunberg / Ville de Paris
La place Jean Gabin 18e.
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François Grunberg / Ville de Paris
La place Jean Gabin
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François Grunberg / Ville de Paris
De Montmartre à Montmartre. Le parcours sur les traces de Jean Gabin s'achève sur une place discrète à l'angle de la rue Custine et de la rue Lambert (18e). Comme un rappel de son lieu de naissance au pied de la Butte, la place Jean-Gabin se situe sur le versant opposé, non loin du métro Château Rouge (ligne 4). Elle a été créée en novembre 2006, trente ans après la disparition de l’acteur.
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